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nous voyons sur la miniature le Prévôt habillé de la cucule blanche
recevant le novice agenouillé devant lui. Ce dernier est également
vêtu de l’habit monastique, car il est dit dans le texte qui suit immédiate-
ment : Productus ergo in conventu fratrum propriis exuatur vestimentis et
monasterii induatur ut per hoc seculari habitu deposito ad Christi pauper-
32. Initiale H. (fol. nor).
tatem et inopiam se des-
cendisse cognoscat.
A côté de ces initiales
historiées il faut signaler
une quantité d’autres en
vermillon dans lesquelles
la fantaisie du miniaturiste
n’excelle pas moins, il y
témoigne d’un esprit vrai-
ment inventif, sinon ex-
cessif.
*
* *
En nous rappelant som-
mairement Y art de l’enlumi-
neur Sintram, nous croyons
reconnaître en lui un artiste
qui mérite tout notre inté-
rêt. Son art est plutôt mou-
vementé et passionné que
contenu et délicat. Les per-
sonnages manquent assuré-
ment de proportion, mais
ils trahissent par leurs
gestes parfois désarticulés
un tempérament violent,
quelques-uns du calen-
drier sont même grimaçants. Le même mouvement centrifuge se mani-
feste dans les initiales rouges, surtout dans l’Homéliaire. Ces lettres prennent
parfois l’allure de grandes arabesques qui revendiquent une large place, mais
empiètent rarement sur la marge. Cet artiste très personnel respecte le type de
figures consacré par la tradition liturgique et iconographique, mais là où il ne
se sent pas lié il donne libre cours à son tempérament. Il serait bien difficile de
déterminer d’une façon précise les sources d’inspiration, il met à profit tous
les éléments qui lui sont fournis par les manuscrits à sa disposition, il leur
donne une expression nouvelle à travers son tempérament juvénile et souvent
impétueux, mais en cela il n’est pas une rare exception pour son siècle.
nous voyons sur la miniature le Prévôt habillé de la cucule blanche
recevant le novice agenouillé devant lui. Ce dernier est également
vêtu de l’habit monastique, car il est dit dans le texte qui suit immédiate-
ment : Productus ergo in conventu fratrum propriis exuatur vestimentis et
monasterii induatur ut per hoc seculari habitu deposito ad Christi pauper-
32. Initiale H. (fol. nor).
tatem et inopiam se des-
cendisse cognoscat.
A côté de ces initiales
historiées il faut signaler
une quantité d’autres en
vermillon dans lesquelles
la fantaisie du miniaturiste
n’excelle pas moins, il y
témoigne d’un esprit vrai-
ment inventif, sinon ex-
cessif.
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En nous rappelant som-
mairement Y art de l’enlumi-
neur Sintram, nous croyons
reconnaître en lui un artiste
qui mérite tout notre inté-
rêt. Son art est plutôt mou-
vementé et passionné que
contenu et délicat. Les per-
sonnages manquent assuré-
ment de proportion, mais
ils trahissent par leurs
gestes parfois désarticulés
un tempérament violent,
quelques-uns du calen-
drier sont même grimaçants. Le même mouvement centrifuge se mani-
feste dans les initiales rouges, surtout dans l’Homéliaire. Ces lettres prennent
parfois l’allure de grandes arabesques qui revendiquent une large place, mais
empiètent rarement sur la marge. Cet artiste très personnel respecte le type de
figures consacré par la tradition liturgique et iconographique, mais là où il ne
se sent pas lié il donne libre cours à son tempérament. Il serait bien difficile de
déterminer d’une façon précise les sources d’inspiration, il met à profit tous
les éléments qui lui sont fournis par les manuscrits à sa disposition, il leur
donne une expression nouvelle à travers son tempérament juvénile et souvent
impétueux, mais en cela il n’est pas une rare exception pour son siècle.