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Ungerer, Théodore: Les Habrecht une dynastie d'horlogers Strasbourgeois au XVIe et au XVIIe siècle
DOI Page / Citation link:https://doi.org/10.11588/diglit.61693#0109
LES HABRECHT
UNE DYNASTIE D'HORLOGERS STRASBOURGEOIS
AU XVIe ET AU XVIIe SIÈCLE
par THÉODORE UNGERER
DURANT tout le Moyen-âge, et au-delà, nous assistons au libre échange
des idées, des sympathies et des goûts entre pays voisins. L’affinité
des races a tressé des liens qui ne tiennent aucun compte des frontières po-
litiques. L’Alsace et la Suisse, qui ne font pas exception à ce point de vue,
se doivent réciproquement une partie de leurs meilleurs artistes. On se sou-
vient d’ailleurs que le Sundgau a longtemps fait partie, avec certains can-
tons suisses, des territoires de la maison de Habsbourg, sans parler de Mul-
house, admise dès le début du xvie siècle dans le sein de la confédération
helvétique. On n’a pas oublié non plus l’amitié qui unissait la ville libre
de Strasbourg à Zurich et à Bâle.
La Suisse, pays éminemment industrieux, qui de tout temps a été mieux
préservé que les états limitrophes du désastre des invasions ennemies,
a plus particulièrement fourni à l’Alsace un fort contingent d’émigrants.
Nous savons qu’après les grandes guerres qui dévastèrent notre pays, des
villages entiers dans le Haut-Rhin et dans le Bas-Rhin ont été repeuplés
par des sujets suisses. De nombreux artisans, artistes et savants vinrent
résider dans les villes d’Alsace et s’y assimilèrent rapidemment, mettant
leurs talents ou leur science au service de leur nouvelle patrie.
La Suisse, que l’on considère comme le pays de prédilection de l’art de
l’horlogerie, sans toutefois en être le berceau, a envoyé d’ancienne date
bon nombre d’horlogers au delà de son territoire.
Du xme au xve siècle les horlogers étaient, comme les fondeurs de cloches,
les architectes et les peintres, des artistes ambulants ; donnant suite aux appels
qu’on leur adressait, ils se rendaient sur place pour exécuter les travaux
UNE DYNASTIE D'HORLOGERS STRASBOURGEOIS
AU XVIe ET AU XVIIe SIÈCLE
par THÉODORE UNGERER
DURANT tout le Moyen-âge, et au-delà, nous assistons au libre échange
des idées, des sympathies et des goûts entre pays voisins. L’affinité
des races a tressé des liens qui ne tiennent aucun compte des frontières po-
litiques. L’Alsace et la Suisse, qui ne font pas exception à ce point de vue,
se doivent réciproquement une partie de leurs meilleurs artistes. On se sou-
vient d’ailleurs que le Sundgau a longtemps fait partie, avec certains can-
tons suisses, des territoires de la maison de Habsbourg, sans parler de Mul-
house, admise dès le début du xvie siècle dans le sein de la confédération
helvétique. On n’a pas oublié non plus l’amitié qui unissait la ville libre
de Strasbourg à Zurich et à Bâle.
La Suisse, pays éminemment industrieux, qui de tout temps a été mieux
préservé que les états limitrophes du désastre des invasions ennemies,
a plus particulièrement fourni à l’Alsace un fort contingent d’émigrants.
Nous savons qu’après les grandes guerres qui dévastèrent notre pays, des
villages entiers dans le Haut-Rhin et dans le Bas-Rhin ont été repeuplés
par des sujets suisses. De nombreux artisans, artistes et savants vinrent
résider dans les villes d’Alsace et s’y assimilèrent rapidemment, mettant
leurs talents ou leur science au service de leur nouvelle patrie.
La Suisse, que l’on considère comme le pays de prédilection de l’art de
l’horlogerie, sans toutefois en être le berceau, a envoyé d’ancienne date
bon nombre d’horlogers au delà de son territoire.
Du xme au xve siècle les horlogers étaient, comme les fondeurs de cloches,
les architectes et les peintres, des artistes ambulants ; donnant suite aux appels
qu’on leur adressait, ils se rendaient sur place pour exécuter les travaux