Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Archives alsaciennes d'histoire de l'art — 4.1925

DOI article:
Ungerer, Théodore: Les Habrecht une dynastie d'horlogers Strasbourgeois au XVIe et au XVIIe siècle
DOI Page / Citation link:
https://doi.org/10.11588/diglit.61693#0110
Overview
Facsimile
0.5
1 cm
facsimile
Scroll
OCR fulltext
ÇÔ

demandés, qui consistaient presque exclusivement dans la construction
d’horloges d’édifice. C’est d’ailleurs là une des raisons pourquoi nous ignorons
le nom des créateurs d’une grande partie des horloges les plus merveilleuses
du Moyen-âge h A Strasbourg ni chroniques, ni documents ne nous ont permis
de retrouver l’auteur de la première horloge astronomique de la cathédrale,
modèle stéréotype de toutes les horloges qui, au cours des siècles suivants,
surgirent dans les cathédrales du continent. Le dernier vestige de cette hor-
loge, achevée en 1354, le coq automate en fer forgé, constitue aujourd’hui
le joyau de la collection d’horlogerie du Musée des Arts Décoratifs de Stras-
bourg. 1 2
Si l’auteur de l’horloge de 1354 est resté inconnu, nous savons d’autre
part que c’est un Suisse, Henri Halder de Bâle, qui, seize ans plus tard, plaça
la première horloge publique de Strasbourg sur la tour sud de la cathédrale. 3
Plus tard encore, des horlogers nous arrivent de Soleure, de Winterthur,
de Lauffenbourg, de Genève, de Neuchâtel.4 Dès la fin du xvie siècle ces
immigrations sont à l’ordre du jour.
En 1572 nous voyons s’installer à Strasbourg un jeune horloger originaire
de Schaffhouse, promettant de justifier les plus beaux espoirs. Isaac Habrecht,
car c’est de lui qu’il s’agit, devint ici le chef de toute une dynastie d’horlogers
célèbres ; par son honnête labeur et sa science cette famille a contribué dans
une large mesure à glorifier le nom de notre ville.
1 Nous ne citerons que la première horloge de la cathédrale de Lyon, celle de Lund en Suède
celle du couvent de Cluny, toutes datant du xive siècle.
2 Le « Coq de Strasbourg » est le plus ancien automate conservé. Une description minutieuse
de cette pièce remarquable de mécanique médiévale se trouve dans l’ouvrage Ungerer (A.
et Th.), L’Horloge Astronomique de la Cathédrale de Strasbourg, Strasbourg 1922, p. 9-12. Voir
également la critique au point de vue symbolique dans Ungerer (Th.), Le Coq de Srasbourg,
dans : « La Vie en Alsace », Strasbourg 1924, p. 127-128.
3 Les deux tours de la façade occidentale, sauf la partie intermédiaire formant actuellement
la plate-forme, furent poussées à la hauteur de celle-ci avant 1365 ; la haute tour (nord) ne fut
terminée, en sa forme d’aujourd’hui, qu’en 1438. Le besoin de savoir l’heure dut être
ressenti très vivement dans la ville entière, puisqu’on n’attendit même pas l’achèvement des
tours de la cathédrale pour y installer une horloge publique ; lorsqu’en 1494 la foudre détruisit
cette dernière, on se hâta de charger l’« horlogeur » (Uhrenschmied) Jean de Barr du remplace-
ment de ce mécanisme devenu indispensable. Cette horloge assura le service jusqu’en 1783;
on lui substitua une énorme machine construite en trois ans de travail par les sieurs Maybaum
père et fils, horlogers très qualifiés du reste ; mais les dimensions de ce mouvement étaient si
démesurées que sa marche laissait toujours à désirer. Il nécessita de nombreuses transforma-
tions, et son remplacement, projeté par Schwilgué dès 1845, fut réalisé en 1924 par la maison
Ungerer, son successeur.
4 L’histoire de l’horlogerie en Alsace a été complètement négligée jusqu’à présent et promet
de nous révéler une foule de curieux détails lorsqu’un savant se sera consacré à la tâche consi-
dérable de l’étudier. Nous avons la conviction que l’horloge à jaquemarts de Molsheim a été
construite par un artiste suisse. Celle de Thann, dont n’existent plus que les deux statuettes
jadis mobiles, a été érigée par Laurent Liechti de Winterthur en 1530.
 
Annotationen