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Archives alsaciennes d'histoire de l'art — 4.1925

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Buttin, Charles: Le tombeau d'Ulrich de Werdt a l'eglise Sant-Guillaume a Strasbourg: Etude sur l'armement au XIVe siècle (1re Moitié)
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https://doi.org/10.11588/diglit.61693#0056
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dans l’année même du décès, ces effigies fournissent sur l’armement et le
costume des renseignements d’autant plus précieux qu’ils sont datés et faits
presque toujours d’après l’armure et les armes du personnage qu’elles repré-
sentent. Par chance, l’époque où ces gisants furent particulièrement de
mode fut précisément le xive siècle.
Malheureusement, chez nous, la Révolution a passé sur ces monuments
et n’en a laissé intacts qu’un bien petit nombre. Le vandalisme révolution-
naire, qui ne se contentait pas de violer les sépultures pour jeter au vent les
cendres des Rois et des Princes, mais qui prétendait effacer leur nom de l’his-
toire, ne pouvait laisser sans les mutiler leurs effigies sépulcrales. Quel-
ques-unes ont été entièrement détruites, et leur souvenir n’est parvenu jus-
qu’à nous que par des dessins ou des gravures exécutés avant cette époque
néfaste. D’autres, heureusement, n’ont subi que des mutilations peu impor-
tantes et fournissent pour l’histoire de l’armement une inappréciable con-
tribution.
De tous les gisants qui ont échappé, au moins dans leurs grandes lignes,
au marteau révolutionnaire, un des plus importants et des mieux conservés
est celui d’Ulrich de Werdt à l’Eglise St-Guillaume de Strasbourg. A lui
seul, il fournit sur l’armement de la première moitié du xive siècle tant de
renseignements qu’il nous a paru mériter une étude spéciale.

I. LE MONUMENT ET SON AUTEUR
Le gisant, probablement de la taille du personnage qu’il représente, mesure,
du sommet du bacinet à la semelle des solerets de mailles, i m. 90 environ.
Il repose sur une table de pierre de 2 m. 85 de longueur (fig. 33).
L’ensemble est, comme la plupart des monuments de l’Alsace, taillé dans
ce grès rouge des Vosges appelé en dialecte alsacien Sandstein (grès), ou
Landstein (pierre du pays). Celui employé ici est très pâle, plutôt blanchâtre
dans sa tonalité générale, et, par places, veiné de rose clair. Sa sculpture porte
d’ailleurs quelques traces de son ancienne polychromie.
Autour de la dalle, sur la tranche, est sculptée en majuscules onciales
l’inscription suivante :
ANNO . DNI . M . CGC . XLÏIII . XVI . KL . OCTOB’S . 0 . HONORA-
BILIS . DNS . VLRICVS . LA[NTGRA]VIVS 1 . ALSACIE . ORATE .
PRO.EO. +
1 Les lettres 3. 4. 5. 6. 7 du mot Lantgravius ont été martelées, sans doute parce que ce mot
désignait le titre nobiliaire d’Ulrich de Werdt.
 
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