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Archives alsaciennes d'histoire de l'art — 4.1925

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Rocheblave, S.: François Ehrmann 1833-1910
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https://doi.org/10.11588/diglit.61693#0264
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natal, Anet, quoique bernois, était limitrophe du canton de Neuchâtel ; et
la famille de Charles Clément avait aussi une attache à Neuchâtel. Sans doute
une suite eût donc été donnée, par Frédéric Clément, à l’article rapide de
1911. Peut-être aussi, dès lors, fut-il retenu par la perspective d’une publi-
cation projetée par la famille d’Albert Anker, où les noms du peintre suisse
et du peintre strasbourgeois fraterniseraient. Cette publication, retardée
par les événements, s’est faite enfin, par les mains pieuses de la fille d’Anker,
aux derniers mois de l’année dernière x. Et elle fait aimer également les
deux amis, en éclairant plus d’une circonstance de leur vie. D’autre part,
la famille de François Ehrmann, et en particulier sa fille, Madame la Générale
Walch, nous a communiqué obligeamment mainte lettre d’Ehrmann, et
maint renseignement intéressant. Elle a fait mieux. Un accord spontané
de ses membres lui a inspiré l’offrande, consentie par l’Etat sur sa demande, à la
Faculté des Lettres de l’Université de Strasbourg redevenue française, d’une
des trois grandes compositions de François Ehrmann, commandées par l’Etat
pour les Gobelins. Cette vaste peinture, — car c’est le modèle peint, gran-
deur d’exécution, de la tapisserie de l’Antiquité, placée depuis à la Biblio-
thèque Nationale, et jusqu’ici déposée aux Gobelins, — vient d’être provi-
soirement dressée dans la salle du Conseil de l’Université, en attendant
qu’on la puisse ériger au premier étage, sur un emplacement d’honneur.
Désormais François Ehrmann reparaît dans sa ville natale, et avec une
œuvre autrement significative de son art savant que celle qu’abritait
l’ancien* musée municipal1 2. L’instant semble donc opportun pour rappeler
cette sympathique figure, pour caractériser brièvement l’homme loyal et
excellent dont l’art reflète très exactement le caractère, et, sans doute aussi,
pour rendre le juste hommage à un genre de peinture qui « date » à coup
sûr, mais qui n’en fait pas moins très honorable figure dans une période his-
torique aujourd’hui à la fois périmée et consacrée. Et l’œuvre de François
Ehrmann est une des rares qui la consacrent, au lendemain de sa dispa-
rition.
*
* *
Il était de souche bourgeoise. Son père était agent de change. Son enfance,
son adolescence s’écoulèrent autour du Marché aux Herbes, dans le vieux
Strasbourg. Il assista, enfant, à l’inauguration de la statue de Gutenberg. C’est
à peu près de lui tout ce que nous savons. Frédéric Clément raconte que
son compatriote Barth (le savant orientaliste, dont la maison natale porte
1 Le peintre Albert Anker, 1831-1910, d’après sa correspondance. Berne, Stæmpfli et Cie,
éditeurs, 1924, petit in 4° de 200 pages, avec 80 illustrations, dont 2 hors texte en couleur.
2 La pêche de la Sirène, tableau détruit dans l’incendie du Musée de Strasbourg, bombardé
par les Allemands en 1870. (Un sujet analogue a été traité depuis, on le sait, par |B6cklin).
 
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