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Walter, Joseph: L' évangéliaire de Marbach-Schwarzenthann de la fin du XIIe siècle: (cod. Laudun. 550)
DOI Page / Citation link:https://doi.org/10.11588/diglit.63189#0034
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à son tour. Le moyen qu’on employa pour cela fut d’interposer pour les titres
ou débuts de texte des pages en caractères plus solennels. C’est l’initiale qui
absorbe toute la part de décoration réservée au texte. L’initiale finit donc
par servir de cadre aux images. Elle devient dans l’Evangéliaire une véri-
table pièce d’orfèvrerie, elle se dessine sur un fond d’or pendant que la haste
et la panse encadrée de couleur est d’argent. Cette brillante parure de métal
lui donne un aspect extrêmement solennel et riche. La couleur est toujours
bonne. Les verts seuls se sont un peu assombris, mais les bleus sont limpides,
les rouges très ardents, les linéaments et filets gouachés de blanc opaque, très
purs et très vifs. L’encre du trait affecte un noir intense qui découpe purement
le dessin. L’or, qui a deux teintes, l’une rougeâtre, l’autre plus brillante, éclate
et chatoie. C’est sur l’or, étendu en couche vigoureusement décapée et brunie,
que le dessin principal est tracé et peint. Ce procédé donne à la couleur une
grande épaisseur et la rend solide à l’œil. Comme toujours, l’argent, dont le
miniaturiste a fait un large emploi, a tourné malheureusement en noir et
affecte des tons de bronze passé au feu. Quant au style même des sujets il
n’a plus guère quelque chose de rétrospectif. A peine une allusion byzantine
dans le nimbe crucifère perlé ou dans la figure de la Purification qui présente
les colombes L’artiste n’est point novice dans son domaine. Il réussit avec
aisance et élégance des compositions difficiles. Son style est noble, il cherche
la grandeur tout en restant dans les limites du miniaturiste. Très personnel
et original il est un des personnages des environs de l’an 1200 qui sont hantés
par une nouvelle beauté, et cette beauté est en Alsace la première lueur qui
nous donnera trente ans plus tard dans l’art de la plastique le Pilier des
Anges.
« Jamais main ne se montrera plus exercée. Le dessinateur des siècles
suivants fera aussi bien ; il ne fera jamais mieux, ni plus complet, ni plus
grand. Ces capitales sont vraiment des chefs-d’œuvre de composition et
d’agencement. Ce sont des types de hardiesse, de goût, de victoire sur la
difficulté » *.
Fleury op. oit., pg. 113.
à son tour. Le moyen qu’on employa pour cela fut d’interposer pour les titres
ou débuts de texte des pages en caractères plus solennels. C’est l’initiale qui
absorbe toute la part de décoration réservée au texte. L’initiale finit donc
par servir de cadre aux images. Elle devient dans l’Evangéliaire une véri-
table pièce d’orfèvrerie, elle se dessine sur un fond d’or pendant que la haste
et la panse encadrée de couleur est d’argent. Cette brillante parure de métal
lui donne un aspect extrêmement solennel et riche. La couleur est toujours
bonne. Les verts seuls se sont un peu assombris, mais les bleus sont limpides,
les rouges très ardents, les linéaments et filets gouachés de blanc opaque, très
purs et très vifs. L’encre du trait affecte un noir intense qui découpe purement
le dessin. L’or, qui a deux teintes, l’une rougeâtre, l’autre plus brillante, éclate
et chatoie. C’est sur l’or, étendu en couche vigoureusement décapée et brunie,
que le dessin principal est tracé et peint. Ce procédé donne à la couleur une
grande épaisseur et la rend solide à l’œil. Comme toujours, l’argent, dont le
miniaturiste a fait un large emploi, a tourné malheureusement en noir et
affecte des tons de bronze passé au feu. Quant au style même des sujets il
n’a plus guère quelque chose de rétrospectif. A peine une allusion byzantine
dans le nimbe crucifère perlé ou dans la figure de la Purification qui présente
les colombes L’artiste n’est point novice dans son domaine. Il réussit avec
aisance et élégance des compositions difficiles. Son style est noble, il cherche
la grandeur tout en restant dans les limites du miniaturiste. Très personnel
et original il est un des personnages des environs de l’an 1200 qui sont hantés
par une nouvelle beauté, et cette beauté est en Alsace la première lueur qui
nous donnera trente ans plus tard dans l’art de la plastique le Pilier des
Anges.
« Jamais main ne se montrera plus exercée. Le dessinateur des siècles
suivants fera aussi bien ; il ne fera jamais mieux, ni plus complet, ni plus
grand. Ces capitales sont vraiment des chefs-d’œuvre de composition et
d’agencement. Ce sont des types de hardiesse, de goût, de victoire sur la
difficulté » *.
Fleury op. oit., pg. 113.