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Loin de se contenter du mol oreiller du préjugé, l’historien doit au con-
traire accueillir avec curiosité toutes les hypothèses. Il préfère peut-être
sentir que la vérité est en marche plutôt que de la connaître dans sa per-
fection impossible.
I. MATHIS GOTHART NITHART
Depuis quelques années, grâce aux efforts de divers historiens alle-
mands, Rieffel, Hagen et surtout Zülch 1 dont les découvertes d’archives
sont de première importance, la figure de Grünewald se transforme,
se renouvelle. Nul doute qu’elle ne soit encore précisée par la publica-
tion imminente de K. VôGE2 3 que nous attendons avec impatience. Mais
dès maintenant il est possible d’opposer à l’artiste que les très belles
monographies de K.-A. Schmid et C. Réau avaient dressé devant nous
en 1911 et 1920, celui que Zülch a fait sortir des documents d’archives ;
et il est possible de préciser sa place dans l’histoire de l’art alsacien
dont Girodie avait tracé l’évolution de façon si magistrale dès 1911 ’.
Zülch ôte à l’auteur du retable d’Isenheim le nom de Grünewald.
Le nom n’apparaît qu’à une période récente, au xvne siècle ; il est dû
à J. v. Sandrart, l’auteur de la Teutsche Akademie. Probablement Sandrart
a-t-il rapproché le peintre d’un autre peintre alsacien, Hans Baldüng-
Grien (Grün).
On savait déjà que l’auteur des grisailles de Francfort, des saints de
Munich, du retable d’Isenheim a pour monogramme M. G. N., et que
les documents l’appellent Mathis, Mathis der Maler, der Meister Mathis,
Mathis von Aschaffenbourg ou Aschenbourg. Mais on ne s’expliquait pas
le monogramme M. G. N. On ne savait pas de quel Mathis il s’agissait.
Zülch va nous donner les réponses. Le maître Mathis est Mathis
Gothard Nithart. Dès 1917, il a signalé, mais sans y attacher d’im-
portance, l’existence à Aschaffenbourg d’un peintre Mathias Gothard ou
Nithard. Il ne s’était pas rendu compte tous de suite de l’intérêt de cette dé-
couverte. O. Hagen, le premier, a pensé à rapprocher le peintre signalé
par Zülch du peintre au monogramme M. G. N. Zülch a apporté de

1 K.-W. Zülch. Mathis Grün v. Eisenach. Rep. f. Kunstw. 1917, 40, 120. (Une
thèse abandonnée par l’auteur. Dunkel um Grünewald, M. Gothardt, alias Nythardt v.
Würzburg, R. f. K., 1922, 16. Eine Grünewaldurkunde. Jahresbericht der ôffentl. K.-
Samml. Basel, XXIV, 1927. Pour le portrait de Mathis Nithart : Panthéon, mai 1929.
2 Prof. Dr Vôge. Der Meister des Isenheimer Altars, Niclas Hagenower und seine Früh-
werhe, 1930.
3 K.-A. Schmid. Die Gemalde u. Zeichnungen von Matthias Grünewald. — L. Réau,
Mathids Grünewald et le retable de Colmar, 1920.—■ A. Girodie. Martin Schongauer, 1911.
 
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