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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 1.1875 (Teil 2)

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Troubat, Jules: Document nouveau sur Sébastien Bourdon: minute de son contrat de marriage avec la sœur de Louis du Guernier, peintre miniaturist (1641)
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https://doi.org/10.11588/diglit.16675#0418

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DOCUMENT NOUVEAU SUR SÉBASTIEN BOURDON. 379

Paris, assistée et du consentement de dame Marie Dauphin, sa mère, veuve de feu sieur Alexandre du
Guernier, vivant maître peintre enlumineur1, demeurant sur le quai de l'île du Palais, regardant le quai
de la Mégisserie, — pour elle et en son nom d'autre part;

« Lesquelles parties en la présence et par l'avis de leurs parens et amis ci-après nommés, savoir
de la part dudit Bourdon, de noble homme Isaac du Vernes, bourgeois de Montpellier; Pierre Le Saige,
marchand joaillier; Claude Rousselle et Jean Girard, orfèvres; Louis Boullongne et Jean Le Sage,
peintres, ses amis;

« Et de la part de ladite du Guernier et sadite mère, de Louis du Guernier, enlumineur du roi,
Alexandre du Guernier, frères; honorables hommes Paul Belliart, marchand orfèvre ; François Cousin,
marchand bourgeois de Paris, cousins; Antoine Vigeon, bourgeois de Paris; Jean Chauchon, sieur de
Brenault, exempt des gardes du roi, cousins à cause de leurs femmes; Jacques Belliart, maître orfèvre;
Mathieu Aulmont, enlumineur du roi; Antoine Sauter/eau; Guillaume Le Blanc, bourgeois de Paris,
aussi cousins; noble homme Denis Gibert, avocat en Parlement; Jean Laigle, marchand bourgeois de
Paris, amis; dame Suzanne Belliard, veuve de feu Jean Pronde, marchand joaillier, marraine et cousine
de la future épouse.

« Volontairement reconnurent et confessèrent avoir fait, firent et font entre elles les traité de
mariage, dons, douaire, conventions et choses qui ensuivent.

« C'est à savoir, ledit Bourdon et ladite Suzanne du Guernier s'être promis et promettent
prendre l'un l'autre par loi et nom de mariage et icelui faire solenniser en face de l'Eglise le plus tôt
que commodément ce faire pourra et qu'il sera avisé et délibéré entre eux leursdits parens et
amis.

« Les futurs époux seront uns et communs en tous biens, meubles et conquests immeubles,
suivant et au désir de la coutume de Paris, conformément à laquelle les conditions du présent contrat
de mariage seront réglées, quoique ci-après ils fissent leur demeure et acquisitions ailleurs, dérogeant
pour cet effet à toutes coutumes contraires, néanmoins ne seront tenus des dettes l'un de l'autre faites
et créées auparavant la célébration dudit mariage. Et si aucunes y avait, elles seront payées par celui
qui les aura contractées.

« La future épouse apportera au futur époux la somme de trois mille livres tournois, savoir mille
livres en deniers comptans, huit cens livres en meubles et ustensiles d'hôtel, le tout la veille de leurs
épousailles ; — et les douze cens livres restans, en une petite maison à présent bâtie et édifiée sur
le quai du pont Marie du côté de l'église Saint-Paul, dont il se paye de loyer par an cent trente-cinq
livres sur lesquelles sont à déduire trente-six livres qui se payent annuellement au sieur Poltier,
laquelle somme de mille livres en deniers comptans et les huit cens livres en meubles entreront en la
communauté ; — et la valeur de ladite petite maison et les deniers provenant d'icelle ou du dédom-
magement (au cas qu'il convienne recevoir ledit dédommagement) seront et demeureront propres à
ladite future épouse et aux siens de son côté et ligne.

« Ledit futur époux a doué et doue sadite future épouse de mille livres tournois de douaire préfix
pour une fois payée, dont elle jouira suivant la coutume, du jour qu'il aura lieu, sur tous les biens
dudit futur époux qui en demeureront chargés.

« Le survivant desdits futurs époux aura et prendra par préciput et avant partage des biens
meubles de leur communauté tels qu'il voudra choisir réciproquement jusques à la somme de quatre
cens livres tournois, selon la prisée de l'inventaire et sans crue, ou ladite somme en deniers au choix
dudit survivant.

« Sera loisible à la future épouse seulement et non aux siens, arrivant dissolution de communauté,
de renoncer à icelle et, ce faisant, reprendre ladite somme de trois mille livres, sesdits douaire et
préciput, tels que dessus et tout ce que pendant ledit mariage lui serait advenu et échu par succession,
donation ou autrement. Le tout, franchement et quittement sans être tenus d'aucunes dettes de ladite

1. Ce mot d'enlumineur relève tellement aujourd'hui de l'érudition artistique qu'on nous saura peut-être gré du renseignement suivant,
puisé dans le Dictionnaire de Furetière : « Il est défendu aux. enlumineurs de s'ériger en maîtrise, par sentence du 28 mars 1608. » — A un
peint de vue purement littéraire, Joinville, l'historiographe du roi Louis IX, définit ainsi l'art de l'enlumineur : « L'écrivain, dit-il, qui a
fait son livre, l'enlumine d'or et d'azur. »
 
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