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L' art décoratif: revue de lárt ancien et de la vie artistique moderne — 1,1.1898/​1899

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No. 2 (Novembre 1898)
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L' école écossaise d'art moderne
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L' art hollandais
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https://doi.org/10.11588/diglit.34201#0072

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L’ART DÉCORATIF

Les verres de M. Mc Nair, par exemple, (p. 73)
ont une grande analogie avec ceux de M.
Kœpping, que l’on connaît; le décor de tissu
de M. Mackintosh (p. 75) rappellent en plus
d’un point ceux de M. Obrist de Munich; les
vitraux de M. Mc Nair (reproduits par le
« Studio » avant nous), rapprochés de ceux du
Belge Van de Velde, feraient presque crier au
plagiat. Pourtant, nous pouvons affirmer que
ces ressemblances sont absolument fortuites,
car nous avons vu personnellement les œuvres
des Ecossais à une époque où pas une seule
de celles dont nous venons de parler n’avait
encore été exposée ni reproduite. Ceci ne
prouve-t-il pas qu’il y a certaines idées dans
l’air dans le mouvement moderniste?
Une chose qui ne se trouve point dans
l’œuvre des Ecossais, c’est la fleurette stylisée,
éternel ornement des Anglais ! Rien non
plus de ce genre d’art commode qui con-
siste à clouer deux ou trois fleurs en tôle de
cuivre sur une caisse! L’effort sincère à dé-
couvrir l’ornement personnel et propre à chaque
objet, voilà la marque de leurs travaux. C’est
aussi ce qui leur donne avant tout leur valeur,
et peut faire penser qu’il sortira peut-être d’eux
quelque chose de décisif pour l'art. m. g.



L’ART HOLLANDAIS
En lisant les articles qui suivent de collabora-
teurs hollandais sur des artistes en renom, leurs
compatriotes, le lecteur français rencontrera
des vues peu familières pour lui. Quelque
opinion qu’il s’en Fisse, il partagera notre sen-
timent qu’il faut tout au moins les connaître,
et nous saura gré de lui en fournir l’occasion.
M. LION CACHET
Il n’est point sans intérêt d’exposer briève-
ment les idées de M. L. Cachet sur l’ornement.
M. Cachet est un chercheur et un novateur,
dont l’habitude est de méditer longuement
même les moindres détails de son art avant de
faire quoi que ce soit. On se tromperait
d’ailleurs en jugeant son œuvre sans s’être bien
rendu compte de la tâche qu’il s’est assignée,

car on prendrait pour le définitif ce qui n’est
jusqu’ici qu’un pas dans la voie suivie par
l’artiste, voie dont le but n’est encore que
lointain.
Dans l’ornement, la théorie qui préside à
l’œuvre de M. L. Cachet est la suivante.
Le système adopté depuis les temps les plus
reculés par la plupart des artistes ornemanistes
consiste à figurer par des traits vifs, sur un fond,
des combinaisons de lignes empruntées à la
géométrie, à la flore ou à la faune. Multiplier
ces combinaisons, altérer la précision de leurs
formes ou même les transformer à tel point,
qu’on n’y puisse plus reconnaître l’objet qu’elles
représentaient dans le principe, enfin, bien plus
encore, vouloir représenter l'abstrait, comme
l’essaient les symbolistes, tout celà n’est que
variante du même principe: représenter les
impressions du sens de la vue par des lignes
sur un fond.
A coté de ce système, on peut en concevoir
un autre. On peut abandonner la ligne, et
couvrir la totalité de la surface à orner de
formes multicolores juxtaposées, dont les dé-
marcations soient rendues aussi peu nettes qu’il
possible. On obtiendra de la sorte une plus
grande intensité d’effets, parce que les im-
pressions de l’œil en face d’une telle œuvre
sont plus proches de ce qu’elles sont dans
notre vision de la nature.
C’est, en somme, le principe des peintres
impressionnistes transporté dans le domaine de
l’art décoratif. M. Cachet y ajoute l’abstention
non-seulement de toute représentation natura-
liste, mais de tout ce qui peut rappeler même
de loin les êtres ou les choses.
Dans le décor de tissu que nous reproduisons,
l’artiste n’est pas encore entièrement affranchi
des traditions. Bien qu’on y remarque déjà
la préoccupation de couvrir entièrement la sur-
face, on peut encore y trouver des. réminiscences
de formes humaines et animales: une main
tenant une flèche, les formes d’une femme
qui fuit, une tête de dragon etc. Mais dans
ses dernières œuvres, M. L. Cachet a complète-
ment abandonné cette manière.
On a cru reconnaître dans cet art l’influence
du décor des tissus javanais. Ceci n’est exact
qu’en partie. Sans doute, c est dans l’art des
colonies néerlandaises de l’archipel malais que
M. L. Cachet a puisé le principe des idées que
nous venons d’exposer, et qu’il a fait l’appren-
tissage d'une technique spéciale, celle du <batik» ;
mais il serait injuste de croire que M. L. Cachet
se soit directement inspiré des formes ornemen-
tales de cet art. Et s’il a fait siens ces pro-
cédés techniques, c’est uniquement par con-
viction de leurs avantages indéniables; car ils
 
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