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L' art décoratif: revue de lárt ancien et de la vie artistique moderne — 2,1.1899/​1900

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No. 13 (Octobre 1899)
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https://doi.org/10.11588/diglit.34203#0020

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L'ART DÉCORATIF

nous est plus défendu de nous laisser séduire
par de gracieuces fantaisies tirées de ce que nous
aimons dans la nature. M. Fouquet est un des
meilleurs représentants de cette nouvelle école du
bijou, par laquelle cet art délicat a subi un si
heureux changement depuis quelques années.
Je ne peux parler ici des eAets de couleur et
d'éclat par l'introduction discrète des pierreries,
le choix des émaux et les variantes d'or; la
vue des objets même peut seule rendre compte
du charme délicieux et nouveau que leur prête
cette heureuse alliance de matières. Sur nos
reproductions, l'on ne peut faire ressortir que
les beautés du dessin: la silhouette d'ensemble
constamment élégante et claire que l'artiste sait
tirer des Aexions imprimées — si naturellement,
cependant! — à ses feuillures, à ses fleurs; les
jolis motifs linéaires en lesquels se résolvent
les racines, parfois les pétales même de la Aeur;
la membrure légère, et pourtant logique de
chaque objet. Les bijoux de M. Fouquet ont
été des plus remarqués au Salon cette année;
c'était justice. j.
Quatre pointes sèches de M'A A. Desaille. Il y
a des qualités remarquables dans ces dessins.
C'est vu Anement, et traduit avec une délicatesse,
une distinction peu communes. En même
temps, une vigueur de crayon étonnante chez
une femme. Pas une hésitation. On parlera
beaucoup de M'^ Desaille avant longtemps, j.
De nouveaux éventails et un châle en dentelles
polychromes de Félix Aubert. De la douzaine
de Aeurs dont se compose notre Aore, M. Aubert
tire une œuvre inépuisable ; il est peut-être
l'artiste le plus fécond du temps. Et malgré cela,
il se renouvelle dans chaque dessin. Plus il va,
moins on se lasse de se laisser charmer, j.
Les broderies de M'^ Marie Closset sont
l'œuvre d'une toute jeune Aile. Ces travaux
de commençante, exposés dernièrement à la
Maison d'art à Bruxelles, ont été remarqués;
et en eAet, leurs combinaisons décoratives
simples renferment des promesses sérieuses.
M^ Closset se propose, nous dit-on, de donner
une certaine extension à la production de ces
broderies, en formant un nombre suAisant
d'apprenties — ainsi que plusieurs dames
artistes le font en Angleterre. Tant mieux, car
pour les objets de cette classe, nous sommes
encore vraiment un peu trop les tributaires
forcés des magasins de nouveautés. R.

S. A. le grand-duc de Hesse est un jeune
prince épris d'art moderne. Après avoir fait

décorer et meubler sa résidence à Darmstadt
par l'architecte anglais Baillie Scott, voici qu'il
lait renaître l'esprit de ces centres d'art et de
lettres qu'étaient les petites cours allemandes du
commencement du siècle, en appellant dans sa
capitale les artistes qu'il aime. De ces derniers
sont M. Hans Christiansen, bien connu à Paris,
où l'on pouvait le croire déAnitivement Axé
il y a quelques mois à peine; M. Behrens de
Munich, l'architecte viennois Olbrich.
Les nombreuses reproductions de travaux
de M. Behrens dans ce numéro sont donc un
peu d'actualité. Evidemment, ces travaux ne
sauraient plaire beaucoup au monde parisien ;
il y a trop loin de leur fruste naïveté aux
délicatesses que notre tempérament demande.
Cependant M. Behrens n'est pas le premier
venu; nous dirions même volontiers qu'il est
3un type», si nous ne craignions qu'on prît
en mauvaise part cette expression triviale. Il
y a dans ce qui sort de lui une sorte d'ingénuité
contrastant avec ce qui s'observe chez la plupart
des artistes allemands, à savoir l'assimilation plus
ou moins adroite de procédés pris à droite et à
gauche — pour le moment surtout en Belgique.
Sa simplicité n'est pas jouée; on y sent la candeur
du villageois de la Forêt-Noire, sensible sous
sa lourdeur rustique, comme en témoigne l'art
populaire de ce pays. Si étrangers à nos goûts,
à nous Français, que soient cette table, ces
verres, ces nappes, ces tapis, nous ne pouvons
leur refuser un charme qui serait
sans doute plus accentué si M. Behrens n'était,
malheureusenvent pour lui, visiblement inAuencé
par des doctrines mal en rapport avec son
naturel. Ils sont l'œuvre d'un esprit simpliste,
qui dit les choces simples qu'il pense sincèrement,
sans chercher de raffinements de langage. Dans
ce qui vient de ces natures-là, il y a toujours
une saveur qu'on ne trouve pas dans l'œuvre
de plus adroits. o. o.
Il s'est fondé à Dresde, il y a huit ou dix
mois, un établissement de production artistique
à peu près sur le modèle des Ateliers réunis
de Munich, c'est-à-dire auquel les auteurs des
objets fabriqués et mis en vente sont associés
dans une certaine mesure; il s'appelle les Ateliers
d'art industriel de Dresde. On trouvera dans
ce numéro quelques reproductions de meubles
sortant de ces ateliers. Plusieurs sont dessinés
dans un bon esprit, sans rien de remarquable
pourtant. Ce dernier mot n'est pas un reproche;
après les monceaux d'excentricités prétentieuses
ou les folies d'artistes gaspillant d'heureux dons
à tort et à travers, on n'est pas fâché de ren-
contrer de temps en temps quelques objets qui
so contentent d'être sensés. o. o.

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