L' art décoratif: revue de lárt ancien et de la vie artistique moderne (2,1.1899/1900)

MARS 1900

large cours à son imagination et s'essaye tour
à tour avec le même bonheur à la cire, au
marbre, au bois, et à divers objets usuels en
étain, dans lesquels il trouve d'hallucinantes
déformations d'animaux et de fleurs.
Ce don de l'hallucination, du cauchemar,
puisé à la lecture de Poë, M. Fix-Masseau le
montrait encore dans d'autres œuvres, l'A^w^
yzxyxzzzzz' (statuette en bois) sorcier génial et
mystérieux, qui s'en va son violon sous le
bras dans sa pauvreté hautaine, et dans la
TFzzz'zzz'zFzz. Dans celle-ci, un moine cherche à
s'abstraire dans la lecture de quelque livre saint,
mais tout, autour de lui, est embûche. En
vain plonge-t-il la tête sur les pages libératrices,
en vain crispe-t-il la main sur l'ouvrage, Satan
le guette de partout, et le cierge contre lequel
s'appuie le moine se couvre de faces grimaçantes
et sinistres.
Souvent, dans ses bustes, M. Fix-Masseau
aime à donner une place à la main, soit qu'elle
lui fournisse, comme dans le FfxxsF ou le FTzz-
svwg une sorte de force tragique, soit qu'il
s'en serve comme dans son Fû/sVf rzF yFzx/zx'
gzVzF (Musée de Marseille) pour encadrer le vi-
sage, pour donner plus de vérité à l'inclinaison
de la tête.
En i8p8 M. Fix-Masseau semble se reposer
quelque peu de l'effort de l'année précédente;
il donne néanmoins un buste de femme, CFz/xFm
FFF/zF, exécuté dans la pierre de Florence,
matière singulièrement harmonieuse et se prê-
tant aux nuances les plus Anes; plusieurs vases
en collaboration avec l'habile céramiste Bigot
complètent son exposition.
Enfin au dernier Salon, M. Fix-Masseau, pour
répondre à quelques uns de ceux qui lui re-
prochaient de ne faire que des bustes, a ex-
posé la FfzTvz&'/F Fzx Æz//z<y reproduite dans
l'A/'z* AArvvzz'zy* à cette époque.
«M. Fix-Masseau, quoi qu'il expose, écrivait
au sujet de ces envois M. Octave Uzanne, est
toujours /wrmzxrx^/vxx'ix à notre esthétique; c'est
l'un des mieux doués de la génération des
jeunes; il ne cherche pas à opérer dans le grand,
mais ses figurines féminines, ses bustes de
personnages de rêve, ses Parisiennes savoureuse-
ment choisies dans les milieux où l'on botti-
cellise, ses patines savantes et de bon goût nous

attirent sans jamais nous décevoir. Sa FFz/'xz/T/F
Tzx Æzz/zzq sa FFzzzzzzf ù /ex éFFzFzafxYf et
y^zzzAczzzr^ Vzzz'x'z/xx' sont cette année les pièces
les mieux venues».
Tout récents sont le Azxzzy^z'zzzz, tête de vieux
florentin, fondue par Siot- Decauville, et ce
sombre FP/zsvx/z- traité avec un métier d'une
puissance incomparable en un modelé si fruste
que l'on a la peine à croire que la fine et
poétique y^zzzz<? yzV/F xxzx /'xxAx/z soit de la même
main.
Peut-être le FF/zxxw ouvre-t-il une nouvelle
étape dans l'œuvre déjà considérable de M. Fix-
Masseau. HENRI FRANTZ

LES «BATIKS HOLLANDAIS
ux Fades néerlandaises, on donne le nom
de A?z*x'As* à des étoffes de coton fabriquées
par les Malais. Ces étoffes sont teintes en ré-
serves par un procédé particulier à ces peuples,
et couvertes de dessins de couleurs vives. Fes
résidents hollandais s'en sont servi de tous
temps; iis en ont rapporté depuis longtemps
dans la mère-patrie, et les amis qui les reçoivent
en cadeau les emploient à décorer leur intérieur
sous forme de tentures, de tapis de table et de
fantaisies.
F y a quelques années, des artistes hollandais
novateurs, à la recherche de nouvelles formules
de dessin décoratif, virent dans les batiks une
source où il n'y avait qu'à puiser. M. Thorn-
Prikker surtout s'appliqua à déduire des dessins
malais les combinaisons de lignes qu'ils étaient
susceptibles de fournir, et, doué d'une imagi-
nation fertile et de beaucoup d'adresse, produisit
des séries de dessins extrêmement originaux et
variés. F étudiait en même temps l'application du
procédé de teinture aux beaux tissus européens.
Cela n'alla pas sans difficulté, car ce procédé n'est,
parait-il, pas commode ; néanmoins, M. Thorn
Prikker arriva à des résultats assez satisfaisants
pour décider des industriels entreprenants et
chercheurs de nouveau, MM. Uiterwijk et C'"

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