FÉVRIER 1900
FRANK BRANGWYN «MARINIERS TURCS-
ETUDE AU FUSAIN
DEUX FAÇADES DE HORTA
JCœuvre de M. Horta est trop importante pour
^ qu'on prétende l'apprécier à l'occasion de
la simple reproduction de deux façades, et en-
core, de façades de maisons pas très-grandes.
Nous aurons sans doute à en parler longuement
quelque jour; aujourd'hui, il ne peut s'agir
que de notes rapides sur quelques-unes des
idées neuves apportées par l'architecte bruxellois
à son art.
A considérer ces deux façades en apparence
simples, presque totalement dépourvues d'or-
nements, et pourtant si harmonieuses, parlant
si bien d'élégance sans ostentation, de bon goût
dans l'aisance, la première pensée qui se pré-
sente est de se demander comment tant de
générations d'architectes ont pu chercher la
beauté de l'extérieur de la demeure dans mille
motifs d'ornementation plus insipides l'un que
l'autre: guirlandes, feuillures, mascarons, caria-
tides, cartouches, attributs, — sans parler des
surcharges pseudo-monumentales, — alors qu'il
semble si facile de se passer de cette lamentable
défroque. Un artiste vient, qui, rien qu'avec
des lignes bien conduites, des surfaces nues
bien dirigées, des ouvertures bien distribuées,
des saillies bien calculées, donne à ses con-
structions la noblesse, la grâce, la vie, la beauté.
Est-il rien qui puisse mieux démontrer le néant
de l'arsenal du faux art?
Pourtant qu'on ne s'y trompe pas. Sous
cette apparente facilité se cache un monde de
recherches. Toujours l'œuf de Christophe
Colomb : il fallait le trouver.
Les deux façades représentées ici appartiennent
L'ART DÉCORATIF. No. 17.
209
27
FRANK BRANGWYN «MARINIERS TURCS-
ETUDE AU FUSAIN
DEUX FAÇADES DE HORTA
JCœuvre de M. Horta est trop importante pour
^ qu'on prétende l'apprécier à l'occasion de
la simple reproduction de deux façades, et en-
core, de façades de maisons pas très-grandes.
Nous aurons sans doute à en parler longuement
quelque jour; aujourd'hui, il ne peut s'agir
que de notes rapides sur quelques-unes des
idées neuves apportées par l'architecte bruxellois
à son art.
A considérer ces deux façades en apparence
simples, presque totalement dépourvues d'or-
nements, et pourtant si harmonieuses, parlant
si bien d'élégance sans ostentation, de bon goût
dans l'aisance, la première pensée qui se pré-
sente est de se demander comment tant de
générations d'architectes ont pu chercher la
beauté de l'extérieur de la demeure dans mille
motifs d'ornementation plus insipides l'un que
l'autre: guirlandes, feuillures, mascarons, caria-
tides, cartouches, attributs, — sans parler des
surcharges pseudo-monumentales, — alors qu'il
semble si facile de se passer de cette lamentable
défroque. Un artiste vient, qui, rien qu'avec
des lignes bien conduites, des surfaces nues
bien dirigées, des ouvertures bien distribuées,
des saillies bien calculées, donne à ses con-
structions la noblesse, la grâce, la vie, la beauté.
Est-il rien qui puisse mieux démontrer le néant
de l'arsenal du faux art?
Pourtant qu'on ne s'y trompe pas. Sous
cette apparente facilité se cache un monde de
recherches. Toujours l'œuf de Christophe
Colomb : il fallait le trouver.
Les deux façades représentées ici appartiennent
L'ART DÉCORATIF. No. 17.
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