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L' art décoratif: revue de lárt ancien et de la vie artistique moderne — 2,1.1899/​1900

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No. 13 (Octobre 1899)
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Chronique de L'Art Décoratif
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https://doi.org/10.11588/diglit.34203#0064

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L'ART DÉCORATIF

Le bras droit est abaissé aussi et ia main fait un
geste de douceur et d'apaisement. Le visage, tourné
verslaVil'.e, est plein de noblesse. Cette figure,
par l'harmonie et la simplicité des lignes, parle
calme de l'attitude, respire la con&ance et la séré-
nité dans le triomphe : c'est une sorte de Pallas
moderne.
Sur un lion est assis le Génie de la Liberté qui le
guide.Celui-là a lutté. Sa pose est plus tourmentée.
D'une main, il tient des chaînes brisées. De l'autre,
il élève un Lambeau. Il tourne la tête vers la Répu-
blique avec un regard non exempt d'inquiétude
pour ce qu'il aime, car il prévoit de nouveaux heurts
et sait ce que coûtent les batailles.
La Justice et le Travail poussent les roues du
char. A gauche, une femme, très moderne de type,
de vêtement, de coiffure, s'avance au milieu des
plis d'une robe ondoyante et portant une main de
justice dans ses bras ; près d'elle, un bel enfant
tient des balances. Le Travail est de l'autre côté.
C'est un ouvrier, au tablier de cuir, qui marche le
marteau sur l'épaule. Son visage, très ferme, est
L'une mâle énergie comme celui du Génie de la
Liberté, mais plus rude. Ses bras sont vigoureux ;
.ses muscles sont développés et saillants. C'est le
robuste forgeron, le terrible batteur de fer, comme
faime Dalou et comme il en a placé un déjà au
monument de Boussingault, dans la cour du Con-
servatoire des arts et métiers. Près du Travail, un
enfant avance en portant un gros livre.
Enfin, derrière le char, marche l'Abondance, car
üa prospérité doit accompagner la République.
L'Abondance est une femme nue, aux formes opu-
îentes, qui passe, insouciante et semant des fleurs
derrière elle; trois enfants renversent à ses pieds
une corne d'où s'échappent des fruits plantureux.
Les circonstances qui accompagnèrent la com-
mande à Dalou sont assez curieuses pour être
rappelées ici.
A la chute de Mac-Mahon, la Ville de Paris,
secouée par un frisson de renouveau, mit au con-
cours. un monument destiné à célébrer le Triomphe
de République. Dalou résolut d'y prendre part et,
dans son atelier d'exil, à Londres, ht une maquette
qui fut apportée avec mille précautions à l'expo-
sition des projets, à l'Ecole des Beaux-Arts.
Ce fut une révélation. Tout le monde cria au
chef-d'œuvre et le lendemain Dalou était célébré.
L'œuvre fut tellement admirée qu'elle déconcerta
le jury et qu'elle n'eut pas de prix.
Trois artistes furent désignés pour le concours
au deuxième degré : Morice (dont la statue figure
au centre de la place de la République), Gautherin
et Soitoux. Dalou était éliminé.
Après le vote, lacommission, prise de remords
sans doute, formula le vœu que la Ville commandât
à Dalou l'exécution du groupe universellement
loué. La proposition était faite par Hérold, préfet
de la Seine, et Jobbé-Duval, conseiller municipal.
Voilà comment nous avons aujourd'hui une
^ République ^ sur l'ancienne place du Château-
d'Eau et un (( Triomphe de la République ^ sur la
place de la Nation. G. B.

LES* d/US'ELS'
Voici bientôt deux ans que Gustave Moreau a
laissé en mourant à laVille de Paris son hôtel de la
rue de la Rochefoucauld qui contient un très grand
nombre de tableaux, d'aquarelles et d'esquisses du
maître de SD/mné. Toutes ces toiles ont été depuis

longtemps déjà admirablement mises en ordre par
M Rupp—l'exécuteur testamentaire et l'ami le plus
intime de Gustave Moreau — qui a apporté à cet
arrangement la sûreté de son goût et toute sa.
piété pour l'œuvre du grand peintre. Mais par suite
de quelles lenteurs administratives et de quelles
chinoiseries de bureaux, ce magnifique ensemble
d'œuvres de Moreau reste-t-il fermé au grand
public? Qu'attent-on pour laisser profiter la foule
de ce sublime et réconfortant spectacle d'art ? Nous
nous le demandons avec une stupéfaction chaque
jour croissante, et nous signalons le fait à
M.Leygues, avecl'espoirque nous serons entendus.
La princesse Mathilde a fait don, au Musée de
Versailles, du portrait de sa mère, la reine de
Westphalie, peint par Gros. Là ne s'arrêteront pas
les libéralités de la princesse. De sa collection
d'œuvres d'art — collection où les chefs-d'œuvre
abondent — elle fera deux parts. Tout ce qui a trait
à l'Empire ira à ses neveux, le prince Victor et le
prince Louis. Tout ce qui intéresse l'art national
ira aux musées.
Un portrait de M"" Marguerite Moreno dû au
pinceau de M. J. Granié vient d'être acquis par
M. Leygues, ministre des Beaux-Arts, pour le
Musée du Luxembourg. 11 y sera installé dans le
courant d'octobre.
C'est également au Luxembourg qu'aura lieu à
la fin de cette année une magnifique exposition
d'œuvres de Puvis de Chavannes.
Le Pavillon de Marsan a été officiellement
attribué à l'Union des Arts Décoratifs. On peut se
demander avec quelque inquiétude, si les collec-
tions ne perdront pas à être transportées dans ce
petit espace, où il sera plus que jamais difficile de
voir et d'étudier les objets exposés.
M. Humbert a achevé au Panthéon ses huit pan-
neaux décoratifs. Plus que jamais on pourra,
s'étonner de ce choix bizarre qui a voulu faire d'un
peintre certainement habile -— mais qui est avant
tout un portraitiste et un peintre de tableaux de
chevalet — un créateur de grands ensembles.
Quoique nous n'ayons pas vu ces œuvres, il suffit
de nous souvenir du triptyque exposé par M. Hum-
bert au Salon de i8qq, pour craindre que les huit
panneaux du Panthéon n'ajoutent pas grand chose
à sa gloire.

AVPOS/77CVS
A tout seigneur, tout honneur. Une exposition
d'œuvres de Rodin va avoir lieu à La Haye, au
Cercle de la Ville.
Une exposition des travaux des elèves de l'Ecole
Boulle (école du meuble) est ouverte, 5/, rue de
Reuilly, et se clôturera le ic novembre.
L'Exposition des Artistes indépendants ouvrira
le 20 octobre à l'Hôtel de Poilly, 5, rue du Colisée,.
Paris. S'adresser au trésorier, M. Lescaffette, iqq
rue d'Alésia.
Une exposition de Beaux-Arts aura lieu à Angers
du 2 décembre à hn février. Les artistes de Paris
doivent s'adresser chez MM. Denis et Robinot, iô
rue Notre-Dame de Lorette. Les artistes de pro-

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