DOI Heft:
No. 15 (Décembre 1899)
DOI Artikel:Meier-Graefe, Julius: L' exposition des arts and crafts à Londres
DOI Seite / Zitierlink: https://doi.org/10.11588/diglit.34203#0155
DÉCEMBRE 1899 <^=^
R. ENGELMANN A BERLIN
mots en face des meubles, des poteries, des
bijoux etc. précieusement étalés. Ici, le «pri-
mitivisme)) tourne à la sauvagerie. Une sorte
de buffet fait penser aux menuiseries sculptées
des Esquimaux; un meuble de Voisey, lourd
et nu, serait à sa place dans une cuisine de
bonne maison ; des malles de bonnes, grossière-
ment badigeonnées, figurent au catalogue sous
Dieu sait quelles désignations.
Les meubles d'Ashbee remportent parmi tous
ces objets une victoire facile. Les lecteurs de
l'«Art Décoratif)) connaissent le genre: des
caisses rectangulaires, mais d'heureuses propor-
tions et très ouvragées. Les applications de
métal y prennent une place encore plus grande
qu'avant, et leur donnent le caractère «primitif»
voulu. Si l'on ouvre ces caisses, on aperçoit
à l'intérieur des décors floraux en marqueterie
ou en sculpture peinte: un simple enfantillage.
Les travaux en métal, tant d'Ashbee que
d'autres, valent mieux. Ce sont d'admirables
morceaux du travail à la main. Mais le «primi-
tivisme» est toujours là; on se figure avoir déjà
vu ces encriers, ces salières, ces bibelots ravis-
sants dans quelque musée, sans pouvoir leur
assigner une époque. Leurs auteurs y font
grand emploi des émaux. Ceux d'Ashbee sont
très-heureux; il a des boites en argent, très-
simples, avec couvercles émaillés, incomparable-
ment jolies. Dans le bijou, Dawson le surpasse;
celui-ci est plus riche de décor, toujours dans
le même style primitif du reste. H. Wilson,
abandonnant l'architecture, a transporté son
«genre religieux» dans l'orferverie: une erreur
dans la note triste. Dans les travaux de chau-
dronnerie, de repoussage et de fonte, Dawson
tient un très-haut rang; Rathbone, Benson, la
«guild» de Birmingham et celle de Londres
(celle-ci sous la direction d'Ashbee) montrent
leur ordinaire habileté, mais rien qu'on ne
connaisse déjà. Derrière eux beaucoup d'autres,
dont un nouveau, Edgar Simson, qui montre
d'heureuses dispositions, et diverses guilds».
La seule surprise de l'exposition sont les
verreries d'Harry Powell. Ici, il y a progrès
réel. Le goût dans les formes, et presque tou-
jours aussi dans la couleur, qui se remarquait
déjà dans les verreries de Powell & Sons, bien
connues depuis longtemps, s'est mûri et atteint
au sens le plus délicat. Nous en reproduirons
quelques-unes.
Dans la céramique, les faïences banales archi
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R. ENGELMANN A BERLIN
mots en face des meubles, des poteries, des
bijoux etc. précieusement étalés. Ici, le «pri-
mitivisme)) tourne à la sauvagerie. Une sorte
de buffet fait penser aux menuiseries sculptées
des Esquimaux; un meuble de Voisey, lourd
et nu, serait à sa place dans une cuisine de
bonne maison ; des malles de bonnes, grossière-
ment badigeonnées, figurent au catalogue sous
Dieu sait quelles désignations.
Les meubles d'Ashbee remportent parmi tous
ces objets une victoire facile. Les lecteurs de
l'«Art Décoratif)) connaissent le genre: des
caisses rectangulaires, mais d'heureuses propor-
tions et très ouvragées. Les applications de
métal y prennent une place encore plus grande
qu'avant, et leur donnent le caractère «primitif»
voulu. Si l'on ouvre ces caisses, on aperçoit
à l'intérieur des décors floraux en marqueterie
ou en sculpture peinte: un simple enfantillage.
Les travaux en métal, tant d'Ashbee que
d'autres, valent mieux. Ce sont d'admirables
morceaux du travail à la main. Mais le «primi-
tivisme» est toujours là; on se figure avoir déjà
vu ces encriers, ces salières, ces bibelots ravis-
sants dans quelque musée, sans pouvoir leur
assigner une époque. Leurs auteurs y font
grand emploi des émaux. Ceux d'Ashbee sont
très-heureux; il a des boites en argent, très-
simples, avec couvercles émaillés, incomparable-
ment jolies. Dans le bijou, Dawson le surpasse;
celui-ci est plus riche de décor, toujours dans
le même style primitif du reste. H. Wilson,
abandonnant l'architecture, a transporté son
«genre religieux» dans l'orferverie: une erreur
dans la note triste. Dans les travaux de chau-
dronnerie, de repoussage et de fonte, Dawson
tient un très-haut rang; Rathbone, Benson, la
«guild» de Birmingham et celle de Londres
(celle-ci sous la direction d'Ashbee) montrent
leur ordinaire habileté, mais rien qu'on ne
connaisse déjà. Derrière eux beaucoup d'autres,
dont un nouveau, Edgar Simson, qui montre
d'heureuses dispositions, et diverses guilds».
La seule surprise de l'exposition sont les
verreries d'Harry Powell. Ici, il y a progrès
réel. Le goût dans les formes, et presque tou-
jours aussi dans la couleur, qui se remarquait
déjà dans les verreries de Powell & Sons, bien
connues depuis longtemps, s'est mûri et atteint
au sens le plus délicat. Nous en reproduirons
quelques-unes.
Dans la céramique, les faïences banales archi
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