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L' art décoratif: revue de lárt ancien et de la vie artistique moderne — 2,1.1899/​1900

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No. 16 (Janvier 1900)
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Muthesius, Hermann: Architecture anglaise d'intérieurs: M. George Walton
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https://doi.org/10.11588/diglit.34203#0172

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L'ART DÉCORATIF

ancien; mais s'il s'en sert, il ne les considère
pas non plus comme des fétiches inviolables,
et les transforme au gré des besoins du présent.
C'est là son caractère particulier. Il n'est pas
rare de rencontrer dans ses intérieurs des meubles
dont l'origine évidente remonte à Chippendale
on à l'Empire, quoique parfaitement modernes
par la manière dont ces formes se sont changées
entre ses mains.
Dans le traitement des murs, M. Walton
montre une préférence décidée pour la division
régulière en panneaux. Il les revêt soit de
boiseries, pour lesquelles il adopte alors ordi-
nairement la couleur blanche, soit d'une ten-
ture en étolfe le plus souvent unie, tendue entre
des listels. Ce revêtement s'arrête à la hauteur
d'une large irise qui décore le haut des murs.
Il se sert aussi volontiers de tentures en cuir,
donnant des panneaux réguliers de couleur vive
et d'un beau grain. D'autres fois encore, il
couvre les murs d'un lattis avec, comme fond,
une variété de natte japonaise très-fine, d'im-
portation récente et d'une iacture extrêmement
intéressante. La frise est généralement peinte
sur l'enduit blanc du mur même; ce n'est
qu'exceptionnellement qu'elle est exécutée sur
tissu et appliquée. Dans les deux cas, c'est
de préférence une composition florale des plus
sobres, en tons très-adoucis; de même, dans
les tapis, M. Walton s'abstient complètement
des grands dessins inopportunément introduits
dans la fabrication nouvelle. Le plafond reste
d'habitude blanc; il ne reçoit pas d'autre dé-
coration qu'un très-fin semis au pochoir. Dans
chaque intérieur, ce sont les tonalités calmes,
en grandes surfaces unies, qui prédominent et
donnent l'impression. Ceci se rapporte non
seulement au traitement des murs, mais aux
étoffes et aux tapis; ces derniers sont souvent
de couleur unie relevée uniquement d'un liseré
aux bords. Comme tissus, les prédilections de
M. Walton sont pour des toiles de couleur
claire, sobrement décorées de Leurs tissées en
soie; ces tissus, exécutés sur ses dessins, sont
employés par lui aussi bien pour recouvrir les
meubles que pour les draperies et les tentures
murales. Du reste, les lambrequins et autres
complications des rideaux sont toujours exclus
de ses intérieurs; le plus souvent, les fenêtres
ne sont garnies que de ces rideaux de vitrages
coulissés, appelés en Angleterre AWAsv,
pour tamiser la lumière.

Pour les vitraux, l'artiste se borne, à la
mosaïque de verre, sans peinture; mais il in-
troduit fréquemment dans les vitraux de portes
des fragments en cuivre repoussé, qui donnent de
l'intérêt à la surface vitrée vue dans le sens
d'où vient la lumière, intérêt auquel renonce
en règle générale le verrier, dont le travail est
fait pour être regardé seulement contre la
lumière. Il intercale de même des plaques en
cuivre repoussé dans les peintures, dans les
travaux de forge, etc.
AI. Walton traite avec un grand charme
l'installation de la lumière électrique, qu'il affec-
tionne. Ainsi, dans un des intérieurs que nous
reproduisons, on voit appliqués au dos des
poutres du plafond de délicats entrelacs en
métal, où les lampes à incandescence forment
autant de nodules. Ses suspensions pour l'élec-
tricité aussi sont souvent fort heureuses.
Les reproductions qu'on voit dans ce numéro
donnent une idée de plusieurs des travaux les
plus importants de M. Walton jusqu'ici: les
intérieurs de la maison de M. S. Leetham à
York, ceux d'une maison ancienne transformée
à Leadcameroch, un bel avant-salon chez M.
j. Marshall à Glascow, des parties de la déco-
ration d'un salon de thé à Scar-
borough, la très-intéressante salle de billard du
salon de thé de miss Cranston à Glascow.
Nous espérons pouvoir donner prochainement
un aperçu illustré des salons d'un autre éta-
blissement de thé à Glascow, ouvert tout der-
nièrement et qui sont une des oeuvres les mieux
venues de l'artiste.
M. George Walton a commencé sa carrière
à Glascow; il y a conservé ses ateliers d'exé-
cution bien qu'ayant aujourd'hui transféré sa
résidence à Londres. Il appartient par son
concept de l'art au groupe des artistes écossais;
son extrême sobriété d'ornementation, la raideur
un peu âpre de ses lignes sont bien de cette
école. Ses décorations ont toujours le charme
de ce qui est très personnel, sans jamais tomber
dans l'excessif. Ceux même qui trouveraient
tel ou tel point sujets à critique dans ses
œuvres en admireront la belle et vraiment ar-
tistique sincérité, et surtout, cette inappréciable
qualité que j'exprimerai par le mot «bonne
tenue», faute d'un meilleur — qualité mal-
heureusement plus rare qu'on ne voudrait dans
les œuvres de la nouvelle école.
LONDRES H. MUTHESIUS


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