L' art décoratif: revue de lárt ancien et de la vie artistique moderne (2,1.1899/1900)

FÉVRIER 1900

H. OBRIST*
ETUDES DE
BIJOUX*^*



de l'à côté que chez les autres hommes; pour
le poète, le musicien, le décorateur, c'est soit
l'expression de mouvements qui s'agitent en
son âme et font son tourment ou son bonheur,
soit la condensation d'un rêve. C'est, en
d'autre termes, l'offrande à tous d'émotions
amplifiées. Pour le profane qui reçoit cette
offrande, c'est la participation à cet agran-
dissement de la sensation, à cette exaltation de
la vie chez l'artiste. Et ce caractère essentiel se
retrouve en tout ce qui est art, depuis les
Pyramides, insurpassable expression de l'orgueil

dans leur masse gigantesque jusqu'au cul-de-
lampe en noir et blanc heureusement ménagé,
depuis ypdsVrM élévation du désir
touchant à la folie, jusqu'au dessin de Th. Heine
ou de Forain, où la satire nous donne la nausée
de ce que l'artiste veut bafouer.
Si l'on se pénètre de ces définitions, on aura
la notion de l'art.
«Alors, toute discussion sur l'art serait épuisée?
Il n'y aurait plus besoin de discourir et d'écrire
sur l'art?))
Si. Bien des lustres se passeront encore à

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