DOI Heft:
No. 18 (Mars 1900)
DOI Artikel:Muthesius, Hermann: Architecture anglaise: Ernest Newton
DOI Seite / Zitierlink: https://doi.org/10.11588/diglit.34203#0289
MARS 1900
E. NEWTON
THE RED COURT, A HASLEMERE
A. ENTRÉE. — B. HALL. — C. SALON. — D. SALLE A MANGER. — E. CABINET DE TRAVAIL. - F. BILLARD. —
G. TOILETTE. H. COUR. - I. BUREAU DE L'INTENDANT. - K. RÉFECTOIRE DES DOMESTIQUES. —
L. CUISINE. — M. LAVOIR A VAISSELLE. — N. CHARBON. - O. PROVISIONS
]es petites villes de province anglaises au siècle
dernier; de livrer combat à l'envahissement
de l'architecture domestique par ces mille inu-
tilités sous lesquelles on la faisait disparaitre,
sous prétexte de style. Envahissement dont les
néo-gothiques n'étaient pas moins coupables
que les partisans de la renaissance italienne, en
dépit des rappels à la nature, à la sagesse, à la
vérité, par lesquels ils avaient pu faire accepter
un instant leurs productions marquées au coin
du mensonge.
Donc, on en revint à l'architecture domes-
tique faite des moyens les plus naturels, les
plus simples; on tourna le dos à l'italianisme
introduit dans le pays par Inigo Jones, et l'on
prit pour modèles les constructions édifiées par
les vieux maîtres-maçons dans les petites villes
et les campagnes. On vit en celles-ci le salut
contre les dérèglements des faiseurs de «style»,
d'architecture manigancée sur la planche à
dessiner. Comme, dans ACwzAC la reine agacée
des phrases redondantes de Polonius, on voulut
«more matter with less art;> —- plus de fonds,
et moins d art.
Cette lutte contre la phraséologie archi-
tecturale a porté ses fruits : ils mûrissent sous
nos yeux. L'architecture rurale a refleuri,
d'une floraison comparable à celle qu'on vit sous
le règne d'Elisabeth, l'époque classique de l'archi-
tecture domestique anglaise. Tout une génération
d'architectes travaille dans une voie saine, et
produit des œuvres pleines de fraîcheur, de
naturel, de robustesse. Ceux qui donnèrent le
signal du mouvement ont disparu de la scène.
Philip Webb et Norman Shaw chargés d'années,
Nesheld mort; mais de plus jeunes poursuivent
et perfectionnent leur œuvre. Les élèves de Nor-
man Shaw, surtout, ont hérité du génie de leur
maître; les noms de Lethaby, de Newton, de
Horsley, de Prior, de Riccardo brillent entre
les premiers de l'architecture anglaise contem-
poraine.
Parmi ceux-ci, M. Ernest Newton mérite
une place à part par l'abondance et la valeur
L'ART DÉCORATIF. No. 18.
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E. NEWTON
THE RED COURT, A HASLEMERE
A. ENTRÉE. — B. HALL. — C. SALON. — D. SALLE A MANGER. — E. CABINET DE TRAVAIL. - F. BILLARD. —
G. TOILETTE. H. COUR. - I. BUREAU DE L'INTENDANT. - K. RÉFECTOIRE DES DOMESTIQUES. —
L. CUISINE. — M. LAVOIR A VAISSELLE. — N. CHARBON. - O. PROVISIONS
]es petites villes de province anglaises au siècle
dernier; de livrer combat à l'envahissement
de l'architecture domestique par ces mille inu-
tilités sous lesquelles on la faisait disparaitre,
sous prétexte de style. Envahissement dont les
néo-gothiques n'étaient pas moins coupables
que les partisans de la renaissance italienne, en
dépit des rappels à la nature, à la sagesse, à la
vérité, par lesquels ils avaient pu faire accepter
un instant leurs productions marquées au coin
du mensonge.
Donc, on en revint à l'architecture domes-
tique faite des moyens les plus naturels, les
plus simples; on tourna le dos à l'italianisme
introduit dans le pays par Inigo Jones, et l'on
prit pour modèles les constructions édifiées par
les vieux maîtres-maçons dans les petites villes
et les campagnes. On vit en celles-ci le salut
contre les dérèglements des faiseurs de «style»,
d'architecture manigancée sur la planche à
dessiner. Comme, dans ACwzAC la reine agacée
des phrases redondantes de Polonius, on voulut
«more matter with less art;> —- plus de fonds,
et moins d art.
Cette lutte contre la phraséologie archi-
tecturale a porté ses fruits : ils mûrissent sous
nos yeux. L'architecture rurale a refleuri,
d'une floraison comparable à celle qu'on vit sous
le règne d'Elisabeth, l'époque classique de l'archi-
tecture domestique anglaise. Tout une génération
d'architectes travaille dans une voie saine, et
produit des œuvres pleines de fraîcheur, de
naturel, de robustesse. Ceux qui donnèrent le
signal du mouvement ont disparu de la scène.
Philip Webb et Norman Shaw chargés d'années,
Nesheld mort; mais de plus jeunes poursuivent
et perfectionnent leur œuvre. Les élèves de Nor-
man Shaw, surtout, ont hérité du génie de leur
maître; les noms de Lethaby, de Newton, de
Horsley, de Prior, de Riccardo brillent entre
les premiers de l'architecture anglaise contem-
poraine.
Parmi ceux-ci, M. Ernest Newton mérite
une place à part par l'abondance et la valeur
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