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L' art décoratif: revue de lárt ancien et de la vie artistique moderne — 2,1.1899/​1900

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No. 18 (Mars 1900)
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Chronique
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https://doi.org/10.11588/diglit.34203#0299

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L'ART DÉCORATIF

rant les flétrissures des trop longs labeurs et de
l'age, se cambrent, dans 1 habit masculin des hers-
cheuses, fortes et belles comme des Vénus antiques.
Tout cela fait un ensemble de silhouettes simples,
de formes denses, bien équilibrées, modelées vi-
goureusement, avec les larges méplats et ces fines
nuances où la lumière se distribue sans effort, avec
ce coup de pouce passionné qui révèle l'émotion
de l'àme et la chaleur du cœur.
A. T.

-sr E PREMIER MARS s'est ouvert à Bruxelles le
septième Salon de la <?A/AA'yM<?, qui
^ réunit chaque année les artistes d'avant-
garde de Belgique, de France, de Hollande,
d'Allemagne, d'Angleterre, etc.
En attendant le compte-rendu illustré que nous
donnerons le mois prochain,citons parmi les envois
les plus importants ceux des peintres belges A. J.
Heyemans, Evenepoel, Laermans, J. Delvin,
J.Tusor, E. Claus, E. Frédéric, G. Buysse,
G. Morren, M. Pirenne, A. Verhaeren ; de l'espa-
gnol Znloaga, qui expose sept grandes toiles,
entr'autres le portrait de la danseuse Lolita et
celui du nain Don Pedro, dont l'A/A a
donné la reproduction ; de M. Maximilien Luce,
quia groupé à la ^A/AAlyrœ ses nombreuses
études des environs de Char!eroi;de MM. Roussel,
Valtat, Signac, André, A, S. Bussy; des hollandais
Toorop, Van Hoytema, Kamerlingh Onnes ; des
écossais Pirie, Mac Adam. J. W. Morrice ; du
peintre allemand Schuster-Woldan.
Parmi les sculpteurs, notons : C. Meunier, Paul
du Bois, A. Charpentier, L. Dejean. M. Maurice
Dufrêne expose les objets exécutés en grès flammé
par Dalpayrat pour la AfuAon La section
des objets d'art comprend en outre des reliures de
Paul Kersten, des poteries de Mme Schmidt-Pecht,
des porcelaines de Rœrstrand, des dentelles poly-
chrômées d'Aubert, des céramiques à reflets métal-
liques de la faïencerie de Delft, des verreries
d'Harry Powell, des bijoux et orfèvreries de Van
de Velde, etc.
Le salon, qui offre chaque année un intérêt gran-
dissant par l'éclectisme judicieux qui groupe les ar-
tistes exposants, restera ouvert jusau'au 31 mars.
M. G.

*youvELLES. — Trois maîtres de la sculpture,
Rodin, Desbois et Bourdelle, fondent une
i école de sculpture (boulevard Montpar-
nasse), en concurrence avec l'enseignement
officiel de l'Ecole des Beaux-Arts.
Voilà qui ne contribuera pas à allonger les listes
d'inscription à la section de sculpture, rue Bona-
parte!

Sur l'initiative et sous la présidence de notre
actif confrère, M. Gabriel Mourey, s'est fondée
dernièrement une nouvelle association d'artistes, la
NorAA V nG dans
laquelle se rencontrent surtout les noms de peintres
et de sculpteurs représentant la note de la mesure
et du goût dans la liberté des tendances. Les socié-
taires sont, pour la peinture, MM. J AV. Alexander.
Aman jean, Albert Baertsoen, Franck Brangwyn,
Emile Claus, Charles Cottet, A. Dauchez, H. Du-
hem, Walter Gay, G. Griveau, Gaston La Tou-

che, Le Sidaner, Henri Martin, R. Ménard, R.
Prinet, Lucien Simon, Thaulow, Vail ; pour la
sculpture, MM. Alexandre Charpentier, Camille
Lefèvre, Constantin Meunier.
La première exposition de la nouvelle société
s'ouvre du 11 au 31 mars, à la galerie Georges
Petit. Outre les artistes précités, M. A.Delaherche
y figurera comme invité, avec ses céramiques.

Une série de huit nouvelles lithographies en cou-
leurs d'Henri Rivière, du même format que les
nG A Au A/rc, vient d'être éditée par Eugène
Verneau. Celle-ci s'appelle ^wGGyzx.
Paris rendu dans la manière si décorative de
Rivière, avec le sentiment si personnel et si pro-
fond de l'artiste, est une œuvre qui piquera toutes
les curiosités. Mais c'est plus que cela ; les admi-
rables estampes de Rivière, vendues à un prix qui
permet même à l'ouvrier de les avoir chez soi, font
plus pour l'éducation du goût que vingt institutions
officielles réunies. Chaque nouvelle estampe venant
de lui est un service rendu au peuple. Où cent soi-
disant travailleurs à l'édifice de l'avenir apportent
des grands mots, Rivière pose des pierres.

ES MORTS. —- C'est la Belgique qui a payé le
principal tribut à la mort en février.
J. P. Clays, le peintre de marine, s'était
acquis une célébrité méritée dans son pays
et en France,où ses envois aux Salonslui valurent la
croix de chevalier, puis la rosette d'officier de la
Légion d'honneur. Né en 181g, il était venu dans
un temps où la platitude bourgeoise et le mélo-
drame dominaient dans tous les genres en pein-
ture ; les peintres de marine ne montraient que
tempêtes, flots ëcumants, combats navals de
théâtre, sur des mers aux couleurs de convention.
Clays,tempérament calme devrai Flamand,se con-
tenta de rendre les mers jaunes et des ciels gris et
lourds, tels qu'il les voyait des dunes de son pays
Son mérite fut d'être sincère le premier dans le
genre qu'il avait choisi, et où il excellait. Son
art était franc, robuste et sûr. D'autres sont venus
ensuite — Jongking, surtout— avec une variété de
visions et des finesses d'exécution qui l'ont dé-
passé ; les œuvres de Clays n'en gardent pas
moins leur charme, un peu lourd et uniforme, mais
solide. Le musée de Bruxelles en possède un grand
nombre.

Jean - Baptiste Meunier — frère du grand
sculpteur Constantin Meunier — fut, dans notre
siècle d'œuvres hâtives, le successeur de ces anciens
graveurs au burin, probes, scrupuleux, cherchant
patiemment la perfection, et la trouvant. Il a
poussé la possession des ressources de son art à
tel point, et son sentiment des couleurs, des
clartés et des ombres était si grand, que
dans les gravures de tableaux de peintres plus
ou moins officiels, Gallait et autres, que l'état
belge lui commandait et dont il vivait, la
reproduction surpassait souvent l'original : la pein-
ture banale acquératt la vie en passant par son
outil. Nul n'a poussé la conscience plus loin, ni
produit, dans un art ingrat, des œuvres plus
fortes, en ne cherchant qu'à remplir son devoir
d'honnête homme.


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