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L' art décoratif: revue de lárt ancien et de la vie artistique moderne — 3,1.1900/​1901

DOI Heft:
No. 25 (Octobre 1900)
DOI Artikel:
Thomas, Albert: Les bijoutiers modernes à l'exposition universelle: Georges Fouquet
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https://doi.org/10.11588/diglit.34205#0016

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L'ART DECORATIF

parable, et derrière René Lalique, dans !e
groupe de ceux qui poursuivent à son exempte
ta rénovation de ta joaiiierie, parmi tes plus
actifs et tes plus audacieux, les plus métho-
diques dans l'activité et tes plus raisonnables
dans l'audace, les gens de goût ont distingué
M. Georges Fouquet.
Comme Lalique, M. Georges Fouquet a
l'amour des formes ingénieuses et bettes, des
harmonies de couleurs et de lignes, comme lui


G. FOUQUET PARURE DE COIFFURE

il se préoccupe moins de la pierre, de ses
dimensions, de son eau, que de ta façon dont
il la présentera, bien mieux il y voit seulement
un des éléments de ces compositions déco-
ratives où elle doit concourir, avec des métaux
divers, des cristaux, des émaux opaques ou tran-
stucides, cloisonnés, gravés, champlevés, à l'or-
nement du doux corps féminin. Comme Lalique,
il consulte les maîtres anciens, comme lui il
demande ses thèmes à la nature, aux paons
superbes, aux papillons, aux libellules, aux
fleurs adorables des bois, des prairies et des
grèves, et, comme Lalique encore, il apporte
dans son œuvre un goût particulier et des qua-
lités propres.
Depuis quelques années M. GeorgesFouquet
s'était fait remarquer aux Salons par la sûre
élégance de ses créations et leur grand charme
de modernité. Sa vitrine de l'Exposition, en
même temps que de menus joyaux où nous
retrouvons ses habituels mérites, nous offre
d'importantes pièces décoratives qui paraissent
révéler un esprit hanté d'orientalisme, curieux
des magnificences phéniciennes et byzantines.
Ce caractère est né du concours de Mucha.
Il était inévitable que l'artiste slave, imagination
prodigue et chatoyante, sollicité par tous les
modes d'expression, triomphant dans l'affiche
et l'estampe, mais s'adonnant de plus à la
sculpture, à l'architecture, au costume, essayât
de réaliser dans l'or et les plus rares matières
ses plus précieuses fantaisies. Il faut rendre
grâces à M. Georges Fouquet de lui avoir
fourni l'occasion de le faire. J'en sais qu'eût
effarés l'idée de cette collaboration. Les admi-
rateurs de Mucha, tous ceux qui aiment sa grâce
ingénieuse et facile, ses délicats accords de
tons, la joliesse inquiétante et câline de ses
figures, la richesse de son ornementation tra-
hissant le goût de sa race pour les choses
voyantes et cliquetantes, tous ceux que séduit
le talent un peu étrange de cet enfant de
Bohême se plairont au luxe des parures par
lui conçues et réalisées, avec l'intelligence la
plus compréhensive, par M. Georges Fouquet.
Ce sont des armures de pierre et de métal
dont les dimensions étonnent d'abord. Un
bandeau de corsage richement ciselé, enfermant
des émaux dans ses fines cloisons d'or, est un
joyau superbe et barbare. Dans la pensée des
auteurs, il doit border une robe sans manches
ni épaulières, une sorte de simarre flottante, et
la soutenir au bord d'une gorge orgueilleuse,

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