NUMERO 27
DÉCEMBRE 1900
L'ART DÉCORATIF
LA SOCIÉTÉ MODERNE DES
BEAUX-ARTS
PREMIÈRE EXPOSITION
Tus artistes semblent comprendre chaque jour
j_, davantage Futilité qu'il y a pour eux d'aban-
donner les salons officiels pour des salles in-
times, où leur talent se montre au public d'une
manière plus synthétique. Les salons n'offrent
en effet aux peintres que peu de chances de se
faire apprécier; leurs toiles pour la plupart sont
mal placées, mal éclairées, et pour peu que l'ar-
tiste soit un jeune, son œuvre est sûrement sa-
crifiée. Le public, lassé, fatigué par les longues
salles qu'il doit parcourir, se hâte indifférent, ne
demandant qu'à s'échapper, après avoir payé
son tribut à la mode.
Dans les galeries particulières, rien de
semblable. Une salle de grandeur suffisante, où
des toiles presque toujours intéressantes, har-
monieusement disposées selon les lois de l'es-
thétique, dans un jour favorable, peuvent être
examinées à loisir par un public sinon sympa-
thique tout au moins intelligent, qui vient se ré-
iouir devant des œuvres qui le feront penser.
Il ne faut donc pas s^étonner du succès
toujours croissant des expositions qui ont lieu
assez régulièrement chez Durand-Ruel, chez
Hessèle, chez Vollard, et si souvent à la gale-
rie Petit. Il était à prévoir que Tidée de
M. Henri Frantz de grouper autour de lui les
artistes qui lui sont chers serait grandement
appréciée, et l'empressement des peintres à ac-
cepter sa proposition le prouve assez.
VICTOR PROUVÉ
INTIMITÉ
DÉCEMBRE 1900
L'ART DÉCORATIF
LA SOCIÉTÉ MODERNE DES
BEAUX-ARTS
PREMIÈRE EXPOSITION
Tus artistes semblent comprendre chaque jour
j_, davantage Futilité qu'il y a pour eux d'aban-
donner les salons officiels pour des salles in-
times, où leur talent se montre au public d'une
manière plus synthétique. Les salons n'offrent
en effet aux peintres que peu de chances de se
faire apprécier; leurs toiles pour la plupart sont
mal placées, mal éclairées, et pour peu que l'ar-
tiste soit un jeune, son œuvre est sûrement sa-
crifiée. Le public, lassé, fatigué par les longues
salles qu'il doit parcourir, se hâte indifférent, ne
demandant qu'à s'échapper, après avoir payé
son tribut à la mode.
Dans les galeries particulières, rien de
semblable. Une salle de grandeur suffisante, où
des toiles presque toujours intéressantes, har-
monieusement disposées selon les lois de l'es-
thétique, dans un jour favorable, peuvent être
examinées à loisir par un public sinon sympa-
thique tout au moins intelligent, qui vient se ré-
iouir devant des œuvres qui le feront penser.
Il ne faut donc pas s^étonner du succès
toujours croissant des expositions qui ont lieu
assez régulièrement chez Durand-Ruel, chez
Hessèle, chez Vollard, et si souvent à la gale-
rie Petit. Il était à prévoir que Tidée de
M. Henri Frantz de grouper autour de lui les
artistes qui lui sont chers serait grandement
appréciée, et l'empressement des peintres à ac-
cepter sa proposition le prouve assez.
VICTOR PROUVÉ
INTIMITÉ