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L' art décoratif: revue de lárt ancien et de la vie artistique moderne — 3,1.1900/​1901

DOI Heft:
No. 25 (Octobre 1900)
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Saunier, Charles: La manufacture nationale de sèvres à l'exposition universelle
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https://doi.org/10.11588/diglit.34205#0026

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L'ART DECORATIF

mirables spécimens de cristallisation sous cou-
verte, depuis ce grand vase à tons de vieil ivoire
étoilé de cristaux (n° 160) jusqu'à cette urne brune
où les cristallisations agglomérées prennent
des reflets de vieil argent (n° 186). Qu'à ce mode
décoratif vienne s'ajouter une ornementation
florale; ce sera alors une fête, une féerie de
tons, de reflets qui enchanteront l'œil et l'esprit.
Mais ce que peuvent seuls apprécier les
céramistes et les savants, ce sont les recherches,
combien lentes et patientes, qu'il a fallu pour
obtenir et la fusion de ces cristallisations, et le
mariage avec la couverte, et le point idéal où
toutes ces matières s'épanouissent juste comme
il faut pour devenir un motif décoratif parfait.

On connaît la dureté de la couverte des
porcelaines de Sèvres. Cette dureté, qui est un
mérite, fut néanmoins, pendant longtemps, le
grand écueil qui empêcha toute liberté dans
l'application des coiorations ornementales. Il
fallait avoir recours au feu de moufle, qui laissait
la couleur en surface sans parvenir à lui faire
prendre corps avec la couverte sur laquelle elle
était appliquée. La difficulté a disparu depuis
que la cuisson du décor au grand feu est devenue
possible.
Aussi les couleurs acquièrent-elles jmain-
tenant un fondant, une transparence, un éclat
jusqu'alors inconnus. Nous "citerons, parmi les
œuvres les plus parfaites, des grandes pièces


comme les de M. Gebleux,
les du même artiste, et dans les pièces
plus modestes, un adorable vase décoré de fleurs
de nénuphars, reproduit ici.
L'éclat des pâtes appliquées sous couverte
est plus doux. Tout en conservant la même
intensité, les couleurs prennent une transpa-
rence laiteuse, imperceptible certes, mais d'un
charme véritable, surtout dans les grandes pièces
où les matières ont une solidité qui autrefois
entraînait inévitablement à la dureté. CAry-
de M. Gebleux,
et ^><?A?077.S, de
M. Bieuville, <TÆs^ug'77t?et hYo*77<? n/'<?7^c,
de M. Fournier, sont à signaler particulièrement.

A1AN U FACTURE NATIONALE DE SEVRES
Pâte, décor, couverte sont cuits en une seule
fois au grand feu de four.
Mais le propre des travaux céramiques
n'est-ce pas les recherches incessantes, l'espoir
de la nuance supérieure, d'une perfection qui
recule toujours davantage le but rêvé?
Malgré les conquêtes définitives signalées
dans l'ancienne porcelaine dure de Sèvres, la
fabrication d'une porcelaine semblable à celle
des Chinois, si apte à l'application des couleurs,
et celle de l'ancienne porcelaine tendre du
XVIIP siècle, dont le secret était perdu depuis
Brongniart, restaient tentantes pour les cher-
cheurs.
Là encore la Manufacture de Sèvres a

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