OCTOBRE 1900
l'étranger. Son œuvre se distingue par son
caractère rationne!; la cohésion des idées et
l'élévation des vues de l'artiste. Pour cette
raison même, on ne peut la commenter en pré-
sence d'un simple fragment. L'occasion me sera
donnée prochainement, je l'espère, de l'étudier
ici comme il convient.
J'ai recueilli ce jugement dans la bouche
d'artistes que j'estime, parlant des œuvres de
M. Ch. Plumet: ((Comme art,c'estinsufhsant.)) Ils
entendaient parla qu'elles manquent d'ornements.
Or, la réserve avec laquelle l'élément déco-
ratif est introduit dans les compositions archi-
tectoniques de M. Plumet part justement de la
plus haute pensée.
Les artistes, à peu près sans exception,
tendent à donner à l'élément décoratif la plus
grande place possible en toutes choses. Il
semble qu'à leurs yeux, la contemplation des
fantaisies décoratives nées de leur caprice soit
le but principal de la vie. Au contraire, M. Plu-
met doit s'être demandé: ((Quelle place cela
peut-il raisonnablement tenir dans notre esprit ? ))
et s'être répondu que, pour importante qu'elle
soit, cette place n'est que subordonnée. Et cette
remarque en apparence fort simple, pourtant
inaperçue de tant d'autres, l'a conduità une œuvre
admirablement en harmonie avec notre temps.
Réduire le sens du mot ((art moderne)) au
remplacement de certaines habitudes de dessin
par de nouvelles, c'est en effet ne voir des
choses qu'un seul côté, et pas le principal. Au-
dessus de cela, il y a l'esprit.
On écrit couramment que la science pro-
gresse, mais que l'art ne lait que se transformer.
Lieu commun faux comme tous ses congénères.
L'homme s'élève à des conceptions plus hautes
de la beauté, comme de la morale. Dans le
chapitre précédent de l'histoire des civilisa-
tions, celui qui Unit avec le paganisme antique,
la Grèce nous montre la conception de beauté,
comme celle de morale, arrivées à leur apogée.
L'amour de la pureté des formes y prend la
place de l'éblouissement par les déploiements
CH. PLUMET ET TONY SELMERSHEIM
PORTE ET ESCALIER
3
G
l'étranger. Son œuvre se distingue par son
caractère rationne!; la cohésion des idées et
l'élévation des vues de l'artiste. Pour cette
raison même, on ne peut la commenter en pré-
sence d'un simple fragment. L'occasion me sera
donnée prochainement, je l'espère, de l'étudier
ici comme il convient.
J'ai recueilli ce jugement dans la bouche
d'artistes que j'estime, parlant des œuvres de
M. Ch. Plumet: ((Comme art,c'estinsufhsant.)) Ils
entendaient parla qu'elles manquent d'ornements.
Or, la réserve avec laquelle l'élément déco-
ratif est introduit dans les compositions archi-
tectoniques de M. Plumet part justement de la
plus haute pensée.
Les artistes, à peu près sans exception,
tendent à donner à l'élément décoratif la plus
grande place possible en toutes choses. Il
semble qu'à leurs yeux, la contemplation des
fantaisies décoratives nées de leur caprice soit
le but principal de la vie. Au contraire, M. Plu-
met doit s'être demandé: ((Quelle place cela
peut-il raisonnablement tenir dans notre esprit ? ))
et s'être répondu que, pour importante qu'elle
soit, cette place n'est que subordonnée. Et cette
remarque en apparence fort simple, pourtant
inaperçue de tant d'autres, l'a conduità une œuvre
admirablement en harmonie avec notre temps.
Réduire le sens du mot ((art moderne)) au
remplacement de certaines habitudes de dessin
par de nouvelles, c'est en effet ne voir des
choses qu'un seul côté, et pas le principal. Au-
dessus de cela, il y a l'esprit.
On écrit couramment que la science pro-
gresse, mais que l'art ne lait que se transformer.
Lieu commun faux comme tous ses congénères.
L'homme s'élève à des conceptions plus hautes
de la beauté, comme de la morale. Dans le
chapitre précédent de l'histoire des civilisa-
tions, celui qui Unit avec le paganisme antique,
la Grèce nous montre la conception de beauté,
comme celle de morale, arrivées à leur apogée.
L'amour de la pureté des formes y prend la
place de l'éblouissement par les déploiements
CH. PLUMET ET TONY SELMERSHEIM
PORTE ET ESCALIER
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