OCTOBRE 1900
torses et en roues, les brins tirés. Puis d'autres
genres, un peu lourds, s'adaptent aux vêtements
de drap, points de Malte, d'Irlande ou de Cluny.
On en confectionne des cols, des guimpes, des
revers, des corsages entiers.
Les malines, les guipures, les étroites
Valenciennes conservent leur domination popu-
laire. Elles s'emploient à border, à festonner les
tissus légers, le linon, la batiste, le tanjet, le
cadis même. Elles apportent cette fraîcheur
vaporeuse qui plaît tant aux femmes durant les
beaux jours. Dans !a splendeur vernale, la den-
telle laisse transparaître la chair, et fait bien
mieux voir ce qu'elle prétend cacher. Sa bar-
rière irrésistante excite le regard à chercher
plus avant. Elle aide ainsi à la souveraineté de
la beauté.
Et la mode nous fait jouir de tant de
choses ! La passante dont je suis le sillage par-
fumé porte un court boléro d'empiècements
Renaissance qui lui sied à ravir. L'air se joue
autour de son buste souple, quelques paillettes
iridescentes y piquent des étoiles, un col en
point d'Angleterre couvre à demi la nuque.
C'est doux et frais à l'œil. Et cette jeune femme
enjolive la rue tout entière.
Cet arrangement de tissus ajourés et ces
combinaisons de dentelles, d'étoffes et même de
fourrures donnent des effets d'une irritante
nouveauté. Les couturiers les varient comme
des paysages. Les ombres et les plans y sont
savamment ménagés par l'art des empiècements.
Et il faut admirer ces compositions imaginées
pour cadres à la beauté. Que l'enchanteresse en
soit reconnaissante à l'artiste !
Dans la famille, l'élégance du trousseau
virginal se vérifie par les dentelles. C'est un
des symboles de la pureté sans voiles. Sous les
M-° M. HERDLICKA
COL EXPOSÉ PAR L'ÉCOLE DES ARTS DÉCORATIFS DE VIENNE
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torses et en roues, les brins tirés. Puis d'autres
genres, un peu lourds, s'adaptent aux vêtements
de drap, points de Malte, d'Irlande ou de Cluny.
On en confectionne des cols, des guimpes, des
revers, des corsages entiers.
Les malines, les guipures, les étroites
Valenciennes conservent leur domination popu-
laire. Elles s'emploient à border, à festonner les
tissus légers, le linon, la batiste, le tanjet, le
cadis même. Elles apportent cette fraîcheur
vaporeuse qui plaît tant aux femmes durant les
beaux jours. Dans !a splendeur vernale, la den-
telle laisse transparaître la chair, et fait bien
mieux voir ce qu'elle prétend cacher. Sa bar-
rière irrésistante excite le regard à chercher
plus avant. Elle aide ainsi à la souveraineté de
la beauté.
Et la mode nous fait jouir de tant de
choses ! La passante dont je suis le sillage par-
fumé porte un court boléro d'empiècements
Renaissance qui lui sied à ravir. L'air se joue
autour de son buste souple, quelques paillettes
iridescentes y piquent des étoiles, un col en
point d'Angleterre couvre à demi la nuque.
C'est doux et frais à l'œil. Et cette jeune femme
enjolive la rue tout entière.
Cet arrangement de tissus ajourés et ces
combinaisons de dentelles, d'étoffes et même de
fourrures donnent des effets d'une irritante
nouveauté. Les couturiers les varient comme
des paysages. Les ombres et les plans y sont
savamment ménagés par l'art des empiècements.
Et il faut admirer ces compositions imaginées
pour cadres à la beauté. Que l'enchanteresse en
soit reconnaissante à l'artiste !
Dans la famille, l'élégance du trousseau
virginal se vérifie par les dentelles. C'est un
des symboles de la pureté sans voiles. Sous les
M-° M. HERDLICKA
COL EXPOSÉ PAR L'ÉCOLE DES ARTS DÉCORATIFS DE VIENNE
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