DOI Heft:
No. 26 (Novembre 1900)
DOI Artikel:Saunier, Charles: Les petites constructions de l'exposition
DOI Seite / Zitierlink: https://doi.org/10.11588/diglit.34205#0076
HENRI SAUVAGE, ARCHITECTE; PIERRE ROCHE, SCULPTEUR
THEATRE DE LA LOIE FULLER
se libère du chaos. Des ensembles harmonieux
se précisent, invitent l'œil à regarder, le corps
à se reposer.
Cette sensation agréable est surtout res-
sentie dans les environs du pont d'Iéna. Une
oasis blanche et gaie surgit sur les pentes du
Trocadéro, parmi les verdures. Ailleurs on a
construit pour des géants, ici seulement on a
songé à l'homme.
Pour faire valoir l'architecture claire des
jardins du Trocadéro, deux constructions légè-
rement colorées se présentent au premier plan,
sur les bords de la Seine : le « Restaurant de la
Belle-Meunière )), à gauche, et le K British India
and Colonial Restaurant c, à droite.
Tous deux donnent bien l'impression d'éta-
blissements vastes et accueillants, où les carac-
tères les plus divers peuvent trouver leurs
aises. Il fallait, en effet, des salles à fleur d'eau
pour ceux que berce le perpétuel mouvement
d'un fleuve, des terrasses pour les gens las du
tohu-bohu ambiant et désireux de s'isoler tout
en surveillant de haut le spectacle changeant
qu'il offre; on devait prévoir aussi la nécessité
de salonnets propices aux tête-à-tête ou au re-
pos d'une famille heureuse de se retrouver chez
elle au moment du souper.
L'architecture du restaurant de la Belle-
Meunière garantit ces divers confortables. C'est
en haut une terrasse, puis un grand hall pour
les amateurs de mouvement et les touristes iso-
lés heureux de trouver des voisins aux heures
des repas ; mais au-dessous, ces Windows à pe-
tits carreaux et à rideaux tendus en triangle,
selon la mode hollandaise, disent des salonnets
destinés aux intimités, tandis que sur le quai
même un bar offre l'attrait de la vie en plein
vent. Le pittoresque de l'intérieur se révèle
donc à l'extérieur en des façades agréables,
fantaisistes, d'un charme achevé.
Dispositions presque identiques dans )e
((British India and Colonial Restaurant)). Mais
ici, c'est surtout aux coloniaux de la Grande-
Bretagne qu'il faut donner asile. On ne s'en-
ferme guère sous les tropiques; aussi ne peut-il
s'agir que de terrasses. Elles s'étagent avec des
recoins et des décrochements. Les charpentes
prennent des inflexions rythmiques, les maté-
THEATRE DE LA LOIE FULLER
se libère du chaos. Des ensembles harmonieux
se précisent, invitent l'œil à regarder, le corps
à se reposer.
Cette sensation agréable est surtout res-
sentie dans les environs du pont d'Iéna. Une
oasis blanche et gaie surgit sur les pentes du
Trocadéro, parmi les verdures. Ailleurs on a
construit pour des géants, ici seulement on a
songé à l'homme.
Pour faire valoir l'architecture claire des
jardins du Trocadéro, deux constructions légè-
rement colorées se présentent au premier plan,
sur les bords de la Seine : le « Restaurant de la
Belle-Meunière )), à gauche, et le K British India
and Colonial Restaurant c, à droite.
Tous deux donnent bien l'impression d'éta-
blissements vastes et accueillants, où les carac-
tères les plus divers peuvent trouver leurs
aises. Il fallait, en effet, des salles à fleur d'eau
pour ceux que berce le perpétuel mouvement
d'un fleuve, des terrasses pour les gens las du
tohu-bohu ambiant et désireux de s'isoler tout
en surveillant de haut le spectacle changeant
qu'il offre; on devait prévoir aussi la nécessité
de salonnets propices aux tête-à-tête ou au re-
pos d'une famille heureuse de se retrouver chez
elle au moment du souper.
L'architecture du restaurant de la Belle-
Meunière garantit ces divers confortables. C'est
en haut une terrasse, puis un grand hall pour
les amateurs de mouvement et les touristes iso-
lés heureux de trouver des voisins aux heures
des repas ; mais au-dessous, ces Windows à pe-
tits carreaux et à rideaux tendus en triangle,
selon la mode hollandaise, disent des salonnets
destinés aux intimités, tandis que sur le quai
même un bar offre l'attrait de la vie en plein
vent. Le pittoresque de l'intérieur se révèle
donc à l'extérieur en des façades agréables,
fantaisistes, d'un charme achevé.
Dispositions presque identiques dans )e
((British India and Colonial Restaurant)). Mais
ici, c'est surtout aux coloniaux de la Grande-
Bretagne qu'il faut donner asile. On ne s'en-
ferme guère sous les tropiques; aussi ne peut-il
s'agir que de terrasses. Elles s'étagent avec des
recoins et des décrochements. Les charpentes
prennent des inflexions rythmiques, les maté-