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L' art décoratif: revue de lárt ancien et de la vie artistique moderne — 3,1.1900/​1901

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No. 26 (Novembre 1900)
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Saunier, Charles: Les petites constructions de l'exposition
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https://doi.org/10.11588/diglit.34205#0088

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L'ART DÉCORATIF

autour et les deux femmes au corsage largement
échancré placées en avant des pyramides
d'angle disent la destination toute frivole de ce
pavillon dans lequel un Ilot de lumière élec-
trique inonde les pains de savons, les flacons à
parfums, les boîtes à poudre habilement, mais
un peu puériiement disposés à l'intérieur.
D'un intérêt plus général est l'installation
de la section allemande de la Métallurgie. Le


A. LANDRY VITRA]L
fer forgé a ici fait tous les frais. Sur une ossa-
ture architecturale sévère court une ornemen-
tation florale en fer forgé et repoussé qui fait le
plus grand honneur à son exécutant : F. Paul
Krüger. Et l'on songe, avec un peu de honte à
la face, à la lourde et prétentieuse clôture qui
relie, rue du Louvre, l'Hôtel des Postes à celui
des Téléphones. De telles laideurs, alors que la
France eût pu opposer au ferronnier allemand
une œuvre de maître français, de Robert, par
exemple, réduit à manifester son art dans de
petites choses indignes de son beau métier!

La sensation de (( perpétuité )) et de person-
nalité que l'on éprouve devant l'architecture
des sections allemandes, un autre pays la donne:
le Japon. Ce peuple mystérieux encore, que
nous ne connaissons et n'admirons qu'au point
de vue de l'art, et dont cependant les derniers
coups de force sont des coups de maître, s'est
présenté ici, dans toutes les sections, avec des
vitrines uniformes, écussonnées de simples
chrysanthèmes d'or disposés aux angles. Cette
concision voulue, chez une nation où les res-
sources décoratives sont nombreuses, est tout
un programme au reste largement rempli par
les produits parfaits et multiples, souvent
audacieusement modernes et pratiques, qu'elle
expose.
Mais nous voilà loin de la vieille Europe.
Revenons-y en passant par l'admirable installa-
tion suédoise du pavillon des forêts, où des
troncs de véritables sapins se profilent sur un
immense et fulgurant transparent montrant
l'estuaire d'un fleuve doré par un soleil cou-
chant, la curieuse installation norvégienne de
l'Enseignement, les vitrines de tissus de la
Maison Dent Allerofft and C", le pavillon des
armateurs italiens Gio Ansaldo, de Gênes, où
se distingue une jolie frise de poissons peinte
d'ailleurs par un artiste français, M. Maurice
Biais. C'est, au reste, la seule installation
italienne où apparaisse ta synthèse décorative
chère aux artistes modernes.
Au milieu de ces recherches si diverses,
quel est le rôle de la France? — Dans les trop
rares sections confiées à des architectes nova-
teurs elle affirme de nouveau les qualités d'as-
similation, de pondération et d'harmonie qui
caractérisent les diverses phases de son histoire
artistique.
Prenons comme exemple l'installation de
la classe $2 : Elle est tout en bois :
des panneaux en érable, bois clair, sont enca-
drés par des montants d'acajou brut, bois
sombre, qui se terminent en volutes et en pi-
nacles. Au premier abord il semble qu'il y ait
un lien étroit entre cette décoration et celle
dont jouent avec tant de maestria les architectes
belges. Il n'est qu'apparent. Car, si l'architecte
français, M. Sorel, a comme eux usé d'ara-
besques, il ne les a employées que dans la me-
sure où le bois le permettait, et là où la fan-
taisie exigeait des assemblages hasardeux, par
exemple pour l'acanthe modernisée, il a reculé,
retournant au bois plein qui, vu sous un certain
angle, offre la même silhouette, presque la

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