DOI Heft:
No. 27 (Décembre 1900)
DOI Artikel:Musey-Grévin: Art et cadeaux
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DECEMBRE 1900
trouvé sur-le-champ. Oh! les heures passées,
les kilomètres piétinés avec l'obsession du
cadeau qu'il faut faire! Quelle sorte d'objet?
Plaira-t-il, plaira-t-il pas? Quoi? Où?
Pourtant, je dois convenir qu'à l'heure qu'il
est, il faut une certaine dose d'obstination dans
ses vieilles habitudes pour faire l'aveu que je
viens de risquer. Car aujourd'hui, si le cadeau
qui fait honneur au goût de celui qui l'offre
autant que plaisir à celle — ou celui, il y en a
— qui le reçoit n'est pas encore en montre à
chaque coin de rue comme l'orchidée ou le sac
de friandises rares, au moins chacun sait où le
trouver. Les maisons d'art le dénichent ou l'in-
A. LANDRY
TOILETTE (LA MAISON MODERNE ÉD.)
ventent; elles en concentrent pour tous les
désirs dans leurs rayons. Un fiacre, dix minutes
pourse décider entre cent jolis riens, et c'est fait.
Ah! le métier d'homme de goût est en train
de se gâter. Le temps vient où tout le monde
en aura sans le savoir, comme M. Jourdain
faisait de la prose. Il ne faut plus que connaître
les bonnes adresses. Comme il n'y en a pas des
tas, ce n'est pas difficile.
Plus fort. Voici que l'on invente de faire
montrer à domicile, pour ainsi dire, quelques-
unes des plus jolies nouveautés artistiques, par
les reproductions qui sont l'un des attraits de
ce numéro. C'est le triomphe définitif du bibelot
sur la fleur. Désormais, l'orchidée voudra dire
par trop clairement : (je m'en bats l'œil. ))
Voici des broches, des bagues, des épingles
de Dufrêne, où les faisceaux ajourés de lianes,
dont les formes graciles mordent si bien l'œil,
prennent des inflexions nouvelles; — des
montres sur lesquelles tout Genève tombera
demain pour les copier, heureusement l'inimi-
table élégance de l'artiste échappe au démar-
quage; une boucle de ceinture de Paul Follot,
un tout jeune homme qui tient de son maître
Grasset ce qui s'apprend, et d'une nature géné-
reuse le don de charme qui ne s'apprend pas:
un charme fait de suavité douce, rayonnant de
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trouvé sur-le-champ. Oh! les heures passées,
les kilomètres piétinés avec l'obsession du
cadeau qu'il faut faire! Quelle sorte d'objet?
Plaira-t-il, plaira-t-il pas? Quoi? Où?
Pourtant, je dois convenir qu'à l'heure qu'il
est, il faut une certaine dose d'obstination dans
ses vieilles habitudes pour faire l'aveu que je
viens de risquer. Car aujourd'hui, si le cadeau
qui fait honneur au goût de celui qui l'offre
autant que plaisir à celle — ou celui, il y en a
— qui le reçoit n'est pas encore en montre à
chaque coin de rue comme l'orchidée ou le sac
de friandises rares, au moins chacun sait où le
trouver. Les maisons d'art le dénichent ou l'in-
A. LANDRY
TOILETTE (LA MAISON MODERNE ÉD.)
ventent; elles en concentrent pour tous les
désirs dans leurs rayons. Un fiacre, dix minutes
pourse décider entre cent jolis riens, et c'est fait.
Ah! le métier d'homme de goût est en train
de se gâter. Le temps vient où tout le monde
en aura sans le savoir, comme M. Jourdain
faisait de la prose. Il ne faut plus que connaître
les bonnes adresses. Comme il n'y en a pas des
tas, ce n'est pas difficile.
Plus fort. Voici que l'on invente de faire
montrer à domicile, pour ainsi dire, quelques-
unes des plus jolies nouveautés artistiques, par
les reproductions qui sont l'un des attraits de
ce numéro. C'est le triomphe définitif du bibelot
sur la fleur. Désormais, l'orchidée voudra dire
par trop clairement : (je m'en bats l'œil. ))
Voici des broches, des bagues, des épingles
de Dufrêne, où les faisceaux ajourés de lianes,
dont les formes graciles mordent si bien l'œil,
prennent des inflexions nouvelles; — des
montres sur lesquelles tout Genève tombera
demain pour les copier, heureusement l'inimi-
table élégance de l'artiste échappe au démar-
quage; une boucle de ceinture de Paul Follot,
un tout jeune homme qui tient de son maître
Grasset ce qui s'apprend, et d'une nature géné-
reuse le don de charme qui ne s'apprend pas:
un charme fait de suavité douce, rayonnant de
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