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L' art décoratif: revue de lárt ancien et de la vie artistique moderne — 3,1.1900/​1901

DOI Heft:
No. 27 (Décembre 1900)
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Magne, Lucien: La décoration du fer
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https://doi.org/10.11588/diglit.34205#0148

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L'ART DÉCORATIF

branches sont agrémentées de doubles volutes;
le plus souvent elles ne sont pas soudées sur la
tige, mais forment à la surface de la porte des
ornements posés à plat et qui, fixés par des
clous lardés, rendent solidaires les planches
que soutiennent les pentures.
Dès le début du X1IL siècle, lorsque notre
art est en pleine floraison, tous les métiers pro-
gressent rapidement, et on peut juger des pro-
grès de la ferronnerie par les pentures de
Notre-Dame, comparables aux plus magnifiques
tiges fleuries. Toutes les pièces estampées dans
des matrices d'acier ou forgées sont soudées
une à une à des brindilles formant des bou-


du cheval, développa singulièrement l'habileté
technique des artisans du fer.
L'estampage en matrice facilitait sans doute
l'exécution des ouvrages de forge en rendant
possible la répétition des motifs, mais le procédé
limitait le développement des thèmes décoratifs,
tandis que l'emploi du fer battu en feuilles se
prêtait à un autre mode de décoration réservé
jusque-là aux métaux précieux ou tout au moins
au cuivre, le repoussage ou le relevage au
marteau.
Avant de repousser le métal, on pouvait
l'ajourer par un reperçage ou le découper sur
les rives. Ainsi naissait une nouvelle appli-
cation décorative du fer qui jouit d'une grande
faveur au XV" et au XVI'- siècle. Il n'est pas
une serrure de coffre de cette époque qui ne
soit enrichie de feuilles ajourées et modelées

quets et rattachées à leur tour par la soudure à la
tige principale.
La penture demeura pendant plusieurs
siècles l'une des pièces les plus importantes
de la ferronnerie, utilisée pour fermer le
vantail d'une porte, le volet d'un triptyque
ou le couvercle d'un coffret. Quelques-uns de
ces coffrets, exécutés en mailles très résistantes,
doivent toute leur décoration au travail du fer.
D'autres sont ornés à la damasquine.
La confection des armures, où les pièces
de fer battu, complétant la protection due aux
cottes de mailles, s'appliquaient non seulement
au vêtement de l'homme, mais au harnachement


dont le bossuage contribue, par l'éclat métal-
lique, à l'effet de l'ouvrage. Le nouveau procédé
se prêtait aux expressions les plus variées.
Quelques objets de ferronnerie, grilles, supports
d'étendard, trépieds, conservés à Sienne ou à
Florence, et très voisins par le style de nos
œuvres françaises contemporaines, attestent le
talent des forgerons et des repousseurs, éga-
lement habiles en Toscane, dansl'Ile de France
ou en Bourgogne.
Lors même que l'exécution est un peu
rude, comme le fut celle des grilles entourant
les monuments funéraires des Scaligeri à
Vérone, les formes et les dimensions de l'ou-
vrage sont parfaitement appropriées aux qua-
lités du métal, et l'effet est excellent.
L'habileté de nos artisans ne s'est démentie
à aucune époque, lors même que l'introduction

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