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L' art décoratif: revue de lárt ancien et de la vie artistique moderne — 3,1.1900/​1901

DOI Heft:
No. 29 (Février 1901)
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Saunier, Charles: L' hôtel de Mme Yvette Guilbert
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https://doi.org/10.11588/diglit.34205#0227

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FÉVRIER 1901

causer. Et lorsque !e cœur et l'esprit auront
assez de la senteur des verdures voisines, la
chambre à coucher, éclairée par deux larges
portes-fenêtres ouvertes sur un balcon en pierre
curieusement fouillée, ne sera pas loin.
Plus haut, sous les combles, c'est l'imper-
sonnalitë des pièces accessoires.
M. Xavier Schœllkopf, avons-nous dit, pros-
crit les arêtes vives, les moulures qui font si
bien sur l'épure et si mal sur la pierre. Il ne
dédaigne pas, par contre, l'imprévu d'une légère
ornementation. Mais ayant horreur de la calli-
graphie et de la bijouterie, il la veut large et
sommaire. Il laisse au temps, cet artiste subtil,
le soin de la définitive mise à l'effet.
L'encorbellement dont la saillie soutient les
bows-windows est orné de la malicieuse figure
de la maîtresse du lieu. Elle s'encadre dans un
cartouche légèrement Louis XV. C'est la seule
et très libre réminiscence des styles passés que
nous rencontrerons. Ailleurs, comme appuis au
premier étage, comme balcons au second, les
soubassements des fenêtres s'ajoureront bien
en'volutes, mais si spéciales dans leurs lignes
qu'elles ne devront rien au passé. Pas plus, au
reste, que les colonnettes des fenêtres : une

simple plante potagère, le poireau, en a inspiré
les proportions et le calibre. Elles ne supportent
pas de chapiteau, fondues qu'elles sont dans la
maçonnerie. Mais sur leur fût courent quelques
roses grimpantes. C'est encore la rose, et la
pivoine, et le tournesol qui soulignent le galbe
de la pierre sous le chêneau. Si humbles que
soient ces fleurs, ne sont-elles pas celles qui
furent chantées par la dame du logis? Aussi
décorent-elles sans partage la façade, ne laissant
à la faune qu'une bien petite, bien humble place.
Elle apparaît ici, minuscule et sans prétention,
laissant voir par les interstices de certaines
pierres, dans l'intervalle d'une floraison, le bout
d'un museau de chat ou l'enroulement d'une
salamandre compagne du foyer.
Poussons la porte; un spacieux vestibule
se présente. Pas plus d'arêtes vives qu'au dehors.
Le principe de la voussure est celui de la cou-
pole sur pendentif. Peu de sculpture: quelques
roses jetées çà et là au sommet du fût des co-
lonnes. Arrivons à l'escalier. Il se présente
spacieux et monumental avec sa rampe en pierre
sculptée. Trop sculptée, penseront certains, les
plus sympathiques à la sobriété ordinairement
préconisée par M. Schœllkopf. C'est qu'hélas


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XAV. SCHŒLLKOPF, ARCHITECTE

HOTEL DE M-"' YVETTE GUILBERT (SALON)
 
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