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L' art décoratif: revue de lárt ancien et de la vie artistique moderne — 3,1.1900/​1901

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No. 29 (Février 1901)
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Vaire, S. de: Les broderies japonaises à l'exposition
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https://doi.org/10.11588/diglit.34205#0251

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FÉVRIER 1901

d'après une composition d'un artiste contempo-
rain soit d'après un modèle ancien et célèbre.
Il l'a fait exécuter, fournissant les matières pre-
mières et assurant la subsistance de ses ouvriers
pendant la durée du travail: six années pour
quelques pièces.
On ne saurait être étonné du temps
demandé en voyant l'importance de certaines
broderies et le soin vraiment admirable qui a
présidé à leur exécution : qu'elles soient simple-

ment à deux tons — noir et blanc — ou qu'elles
nécessitent un nombreux assortiment de soies
colorées. Dans l'un ou l'autre cas, la matière
est si belle, les tonalités si franches que l'œuvre
garde toujours une ampleur, une largeur d'exé-
cution qui semblaient interdites au minutieux
travail de 1 aiguille.
Nous sommes très loin des travaux tentés
courageusement par quelques artistes d'Occi-
dent. Quelque méritoires que soient leurs efforts,


S. NISHIMURA (KYOTO) BRODERIE (BLANC ET NOIR)

ils ne sauraient entrer en ligne avec la produc-
tion japonaise, qui a pour elle une pratique
ancestrale et des matières premières qui sont,
chez nous, dispendieuses.
Voici deux broderies polychromes tendues
sur des paravents à quatre feuilles. Toutes deux
sont inspirées de sites du Japon moderne et,
i Les peintres Guiokusho Kawabata, Bunkio
Nomura, Kwonsou Suzuki, Guiokuden Murasé,
Shien Murata, KeidoOhmori, qui se montrent dans
leurs œuvres exposées au Grand-Palais éminem-
ment décorateurs, nous semblent très capables
d'avoir inspiré nombre des broderies exposées.

par leur réalisme, confinent à l'art de notre
continent. Elles sont donc, pour l'Européen,
d'un enseignement certain, puisque la technique
qui présida à leur confection pourrait servir à
traduire telles œuvres parentes, dues à ceux de
nos paysagistes qui ont souci d'élégance :
Renoir, Nozal, Quost.
La première broderie, envoyée par M. Ta-
naka, représente une forêt baignée par une
rivière écumeuse sur les bords de laquelle se
dresse, mystérieux, un temple. Les tonalités
sont franches et douces, l'œil reconnaît l'ab-
solue vérité, et cependant il n'y a rien qui res-

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