DOI Heft:
No. 30 (Mars 1901)
DOI Artikel:Jacques, G. M.: Tapis
DOI Seite / Zitierlink: https://doi.org/10.11588/diglit.34205#0274
L'ART DECORATIF
DAUM FRÈRES
l'autre. Dans les premiers l'imagination est au
service du sentiment, dans l'autre, à celui de la
raison. La vérité, c'est qu'il est heureux que la
renaissance de l'art usuel restitue à leur véri-
table carrière tels qui seraient restés peintres
ou sculpteurs médiocres; mais rien de plus.
Le tapis composé pour la même fabrique
Ginzkey par M. le professeur Christiansen -
bien connu à Paris qu'il habita plusieurs années,
aujourd'hui fixé à Darmstadt et l'un des mem-
bres de la colonie d'artistes formée par le
grand-duc de Hesse — porte l'empreinte habi-
tuelle aux œuvres de cet artiste : une vigueur
fougueuse, côtoyant la violence; quelque chose
comme du Verdi en couleurs. Ici, la compo-
sition répond mal aux exigences du but: elle ne
peut être regardée que d'un côté, et l'équilibre
fait défaut entre ses deux parties. M. Christiansen
s'est montré souvent plus heureux.
Le tapis de M. le professeur Sturm, d'Am-
sterdam (toujours pour la fabrique Ginzkey),
est, au contraire, excellent de tous points ; l'en-
semble de la combinaison, le groupement des
masses florales (auquel l'altération des valeurs
par la photographie nuit dans notre reproduc-
tion), l'intelligibilité du dessin dans tous les
sens : tout cela est réglé avec un art très sûr.
Une note bien différente est donnée par le
tapis de haute lisse exécuté, d'après la compo-
sition de M"e Gisberg, dans les ateliers des
Amis du Travail manuel (Handarbetets Vanner)
à Stockholm, une des associations créées
dans les pays Scandinaves pendant le dernier
quart de siècle pour remettre en honneur les
travaux féminins d'autrefois :1a tapisserie et la
broderie. Ici, les éléments floraux sont disposés
DAUM FRÈRES
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DAUM FRÈRES
l'autre. Dans les premiers l'imagination est au
service du sentiment, dans l'autre, à celui de la
raison. La vérité, c'est qu'il est heureux que la
renaissance de l'art usuel restitue à leur véri-
table carrière tels qui seraient restés peintres
ou sculpteurs médiocres; mais rien de plus.
Le tapis composé pour la même fabrique
Ginzkey par M. le professeur Christiansen -
bien connu à Paris qu'il habita plusieurs années,
aujourd'hui fixé à Darmstadt et l'un des mem-
bres de la colonie d'artistes formée par le
grand-duc de Hesse — porte l'empreinte habi-
tuelle aux œuvres de cet artiste : une vigueur
fougueuse, côtoyant la violence; quelque chose
comme du Verdi en couleurs. Ici, la compo-
sition répond mal aux exigences du but: elle ne
peut être regardée que d'un côté, et l'équilibre
fait défaut entre ses deux parties. M. Christiansen
s'est montré souvent plus heureux.
Le tapis de M. le professeur Sturm, d'Am-
sterdam (toujours pour la fabrique Ginzkey),
est, au contraire, excellent de tous points ; l'en-
semble de la combinaison, le groupement des
masses florales (auquel l'altération des valeurs
par la photographie nuit dans notre reproduc-
tion), l'intelligibilité du dessin dans tous les
sens : tout cela est réglé avec un art très sûr.
Une note bien différente est donnée par le
tapis de haute lisse exécuté, d'après la compo-
sition de M"e Gisberg, dans les ateliers des
Amis du Travail manuel (Handarbetets Vanner)
à Stockholm, une des associations créées
dans les pays Scandinaves pendant le dernier
quart de siècle pour remettre en honneur les
travaux féminins d'autrefois :1a tapisserie et la
broderie. Ici, les éléments floraux sont disposés
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