L' art décoratif: revue de lárt ancien et de la vie artistique moderne (3,1.1900/1901)

A. LEONARD

STATUETTES EXECUTEES EN BISCUIT A LA MANUFACTURE DE SÈVRES

eûtes sur œuvres commandées aux artistes, il y
avait aussi trois baigneuses d'Aubé, trois
groupes d'enfants jouant de Joseph Cheret, des
figurines de Desbois et de Guillemin, ces der-
nières des danseuses javanaises curieusement
campées dans leurs attitudes théâtrales; et de
Théodore Rivière, une Phryné et une femme
arabe. Toutes ces choses charmantes ont reçu
leur tribut d'admiration, mais la palme est
restée aux danseuses de Léonard, dont tous les
musées, tous les collectionneurs, tous les ama-
teurs du monde entier ont commandé à la Ma-
nufacture chacun ce qu'il a pu.
Cette galerie de la Manufacture de Sèvres
à l'Exposition universelle, on eût dû la con-
server, en en donnant l'accès le plus large au
public. Elle était une grande leçon: elle a
montré comment on est neuf sans folie ou
sottise, comment on doit être de son temps.
Les hommes qui l'ont préparée en silence —
pendant quatre ans — appelant à eux et diri-

geant, avec une étonnante sûreté de goût, les
meilleurs artistes du pays, ont rendu un service
éminent. Personne plus qu'eux n'a contribué à
montrer la direction à suivre à ceux qui cher-
chent le nouvel art. Leur œuvre, dans laquelle
ils ne voulaient que rendre la vie à la branche
dont ils s'occupent, éclaire l'art tout entier de
ses rayons bienfaisants.

M. Obiols, auteur des deux statuettes, /<?
et Zhh77<? reproduites dans ces pages,
est Espagnol et élève de l'Ecole des beaux-arts
de Barcelone. Venu très jeune à Paris, il s'y est
fait connaître par des œuvres agréables, éditées
par les principaux fabricants de bronze d'art.
Une de ces petites œuvres, /c T/ih'-s, un vase
orné d'une figurine de femme où l'artiste a
trouvé un joli effet d'élancement, a été repro-
duite au mois d'août dernier par l'Ar^