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L' art décoratif: revue de lárt ancien et de la vie artistique moderne — 3,1.1900/​1901

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No. 30 (Mars 1901)
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Gerdeil, O.: L' intérieur allemand
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https://doi.org/10.11588/diglit.34205#0300

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tTART DÉCORATIF

de meubles de Munich)). Il était présenté par
quatre industriels, MM.L. Kôilmayr,
W. Michael, Otto Fritzsche et A.
Pôssenbacher, bien connus en
Allemagne pour le caractère artis-
tique de leur production. L'un d'eux,
M. Pôssenbacher, était de plus
l'auteur de la composition.
Le salon était situé de telle
façon que beaucoup passaient à
côté sans l'apercevoir. C'est grand
dommage, car il résumait remar-
quablement les tendances nouvelles
de l'intérieur allemand dans leurs
meilleurs côtés. Ces meubles, dont
les formes suivent la construction
loyalement, ne présentent aucune
trace de cette recherche pénible,
poussée jusqu'à la puérilité, qu'on
a pu constater à l'Exposition dans
les intérieurs composés par certains
artistes allemands. On n'y rencontre
pas non plus ces organes superfé-
tatifs, ces forêts d'arcs-boutants et
d'inutiles entretoises, par lesquels
la Belgique, et l'Allemagne et l'Au-
triche après elle, ont voulu rénover
l'ébénisterie, et qui donnent à beau-
coup des productions actuelles de
ces pays un caractère si artificiel,
en même temps que des aspects de
squelette. Ici tout est naturel; et
néanmoins l'honnêteté des formes
ne va pas sans variété, ni sans une
élégance dans la massi-
vité. En tenant compte du tempé-
rament allemand, nous devons nous
dire que l'esprit se sent merveil-
leusement à l'aise dans cet intérieur
sagement ordonné.
Les hommes du métier se ren-
dront de suite compte de l'excellent
parti tiré du mode de construction
pour donner aux profils des meubles
un caractère propre. Quant à la
décoration, elle est fournie princi-
palement par la sculpture sur bois,
par des applications ou des empiè-
cements en cuivre repoussé (art
florissant en Bavière, où des indus-
triels notables et un grand nombre
d'excellents ouvriers s'y appliquent)
et par la broderie, un peu raide de
mouvement dans ses transformations de la flore
en arabesques, mais encadrant ou subdivisant
logiquement les surfaces recouvertes de tissu.

Toutes ces décorations sont excellemment répar-
ties: l'œil ne les rencontre que juste
aux points où l'esprit les réclame.
En somme, dans le salon des fa-
bricants de Munich, on retrouve les
principes que nous observionsl'autre
mois dans celui de MM. A. Damon et
Colin : garder les formes les plus na-
turelles, celles qui naissent le plus
spontanément d'une construction
saine et loyale, exclure les préciosi-
tés (cemot dans le sens moliéresque)
et doser la décoration au minimum
compatible avec les exigences so-
ciales de luxe, en choisissant avec
tact ses points d'application.
Le salon de MM. Kôilmayr, Mi-
chael,Fritzsche et Pôssenbacher ren-
ferme un beau spécimen du meuble
national du sud de l'Allemagne, la
grande horloge à caisse. Notre der-
nière illustration en montre un autre:
celui-ci est de M. F. Ringer, égale-
ment de Munich, qui s'est fait une
spécialité de la décoration des hor-
loges et dont l'A A DFccr<A?/a repro-
duit dans le temps plusieurs des plus
jolies compositions. Sur la caisse, la
sculpture du bois de chêne, où la
flore est délicatement transformée
au profit de l'enrichissement des
formes, est en rondebosse ; elle est en
platsur la tête de l'horloge, les motifs
aux deux côtés et en dessous du
cadran ressortant dorés sur le fond
peint rouge-brun, tandis que le sujet
au-dessus se détache en rouge, vert
et blanc sur fond doré. En sorte que
cet amusant objet, meuble en bas,
finit en bibelot au sommet. Cela n'est
peut-être pas du plus pur atticisme,
mais c'est si ((trouvé)) qu'on par-
donne de bon cœur un goût pas très
sévère '.
Ainsi comprise, la vieille horloge
peutreconquérir des droits. Nous ne
sommes plus au temps où son tic-tac
monotone comptait dans la chambre
de famille les secondes d'une exis-
tence plus monotone encore; mais
que l'antichambre s'en accommode-
rait bien! Dans la vie d'aujourd'hui,
c'est sa vraie place, celle où chaque
hôte peut venir la consulter au besoin, sans que
son battement inexorable nous rappelle sans trêve
que le temps fuit. O. GERDEiL.


HORLOGE PAR F. RIEGER
(ATELIERS RÉUNIS, MUNICH)

20/j.
 
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