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Instytut Historii Sztuki <Posen> [Hrsg.]
Artium Quaestiones — 10.2000

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Rozprawy
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Skibiński, Szczęsny: L' église des dominicains de Colmar comme l'image de l'homme et de la société
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https://doi.org/10.11588/diglit.28185#0012
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SZCZÇSNY SKIBINSKI

vaient être couvertes que d’une seule façon: par les pans de couverture
tombant obliquement dans la direction des murs encerclants. La pureté
de la disposition de type «grange» a été perturbée par la couverture de la
nef par une faîte plate en bois. Cette faîte a été introduite pendant la res-
tauration en 1894. Il n’est pas exclu que cette disposition primitive était
conçue comme un type grange, c’est-à-dire avec une nef couverte par le
comble ouvert. Dans cette optique la fonction des murs entre les nefs sou-
tenant la construction du toit apparaîtrait de façon évidente.

Indépendamment du fait que la disposition de type «grange», de l’é-
glise des dominicains de Colmar était conservée à l’état pur ou modifiée,
il est important de noter la mise en valeur de la différence entre le
choeur voûté et la couverture en bois de la nef. Ce contraste est souvent
retrouvé dans l’architecture des cloîtres des ordres mendiants, et il peut
se manifester dans les divers types des nefs sans voûtes: comme par
exemple une seule grande nef chez les dominicains de Siene ou dans une
basilique voisinante de Guebwiller. Le type «grange» à Colmar n’est pas
exceptionnel par son contraste avec le choeur voûté. Ce qui est exception-
nel, c’est la référence à l’architecture purement utilitaire, voire aux
granges médiévales.

La présence du type «grange» à l’église des dominicains de Colmar
peut être envisagée de différents points de vue. D’abord ce type est
conforme à la règle propre aux églises dominicaines de n’introduire des
voûtes qu’au-dessus du choeur et de la sacristie2. Mais ce principe n’était
pas partout respecté, on peut donc conclure qu’il n’était pas obligatoire.
Sans doute ceux qui s’étaient décidés à introduire la couverture en bois
dans le corps des nefs d’une église dominicaine ou franciscaine étaient
plus près de l’esprit des ordres mendiants que ceux qui avaient intro-
duits des voûtes dans toute l’église.

Le problème de la présence des couvertures en bois dans les églises
des ordres mendiants se laisse expliquer de façon plus simple mais pas
assez suffisante par la manifestation architectonique de leur caractère
ascétique. Ceci s’est manifesté en particulier dans l’église parisienne,
église d’une très grande importance pour tout l’ordre dominicain. Pour
ses besoins on avait adapté un ancien hôpital sans y effectuer de grands
aménagements. Dans sa partie orientale, plus large, on a réussi à isoler
un choeur des moines à partir des deux bas-côtés. L’église des fidèles em-
brassait alors le reste de la large nef Sud et la nef Nord. Ces deux nefs
étaient couvertes de comble. L’acceptation de la forme d’un hôpital adap-
té, la transformation même de l’hôpital en église, la façon utilitaire d’a-
ménager l’intérieur, une telle architecture rompait avec la tradition de

2 W. Schenkluhn, Ordines studentes. Aspekte zur Kirchenarchitektur der Dominika-
ner und Franziskaner im 13. Jahrhundert, Berlin 1985, p. 92.
 
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