LA PLACE VENDÔME ET LE FAUBOURG SAINT-GERMAIN
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D’autres boiseries, venant également de l’hôtel de Villemaré ont été
utilisées au Musée du Louvre dans les salles de la collection Camondo
(pi. XIV). La date de leur exécution est beaucoup plus difficile à déter-
miner, on serait d’abord tenté de les attribuer aux environs de 1750, mais
en les examinant plus attentivement on ne trouve pas l’exhubérance
de cette époque et il semble plus probable de les mettre vers 1730 en
les comparant aux panneaux de l’hôtel de Boullongne. Dans ces boise-
ries du Louvre, la peinture est moins importante que dans le petit salon
des Arts Décoratifs. Des médaillons en haut et en bas ornent seuls les
panneaux tout unis et renferment de gracieux enfants, ne rappellent-ils
pas les motifs employés par Verberckt un peu après 1730, les moulures
sont finement sculptées et la glace est encadrée d’une mince baguette où
s’enroule une lige fleurie.
Avec ces petites pièces, nous voyons apparaître pour la première
fois la décoration picturale qui existait cependant depuis le début du
siècle, Gillot et Watteau en exécutèrent qui ne nous sont malheureuse-
ment pas parvenues.
C’est la place Vendôme qui va nous donner un autre exemple de
boiseries peintes. Ouvrons de nouveau Germain Brice : « Gomme il res-
tait encore plusieurs places vuides, dont les façades étaient déjà élevées,
Jean Law, écossais d’origine, controlleur général des finances pendant
quelque temps, et directeur de la Banque roiale établie par ses soins, a
acheté ces places et y a fait bâtir plusieurs belles maisons en l’année 1719,
c’est-à-dire lorsque son nom faisait le plus de bruit dans le monde (1). »
Cet hôtel du n° 23, construit par Law, devint en 1728 la propriété
de M. de Boullongne, intendant des ordres du roi et descendant du
peintre. M. de Boullongne y fit faire des décorations par Lancret et le
Musée des Arts Décoratifs a pu en recueillir quelques panneaux quand
elles furent dispersées. Heureusement A. de Champeaux qui le sa vues
avant leur dispersion nous a laissé une description de l’ensemble.
« Le salon, situé à l’intersection de la place Vendôme et de la rue
de la Paix, se compose de cinq panneaux principaux sur deux desquels
sont peints une Femme dansant et un Concert dans un Parc. Entre ces
(1) Ed. de 1725, p. 312.
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D’autres boiseries, venant également de l’hôtel de Villemaré ont été
utilisées au Musée du Louvre dans les salles de la collection Camondo
(pi. XIV). La date de leur exécution est beaucoup plus difficile à déter-
miner, on serait d’abord tenté de les attribuer aux environs de 1750, mais
en les examinant plus attentivement on ne trouve pas l’exhubérance
de cette époque et il semble plus probable de les mettre vers 1730 en
les comparant aux panneaux de l’hôtel de Boullongne. Dans ces boise-
ries du Louvre, la peinture est moins importante que dans le petit salon
des Arts Décoratifs. Des médaillons en haut et en bas ornent seuls les
panneaux tout unis et renferment de gracieux enfants, ne rappellent-ils
pas les motifs employés par Verberckt un peu après 1730, les moulures
sont finement sculptées et la glace est encadrée d’une mince baguette où
s’enroule une lige fleurie.
Avec ces petites pièces, nous voyons apparaître pour la première
fois la décoration picturale qui existait cependant depuis le début du
siècle, Gillot et Watteau en exécutèrent qui ne nous sont malheureuse-
ment pas parvenues.
C’est la place Vendôme qui va nous donner un autre exemple de
boiseries peintes. Ouvrons de nouveau Germain Brice : « Gomme il res-
tait encore plusieurs places vuides, dont les façades étaient déjà élevées,
Jean Law, écossais d’origine, controlleur général des finances pendant
quelque temps, et directeur de la Banque roiale établie par ses soins, a
acheté ces places et y a fait bâtir plusieurs belles maisons en l’année 1719,
c’est-à-dire lorsque son nom faisait le plus de bruit dans le monde (1). »
Cet hôtel du n° 23, construit par Law, devint en 1728 la propriété
de M. de Boullongne, intendant des ordres du roi et descendant du
peintre. M. de Boullongne y fit faire des décorations par Lancret et le
Musée des Arts Décoratifs a pu en recueillir quelques panneaux quand
elles furent dispersées. Heureusement A. de Champeaux qui le sa vues
avant leur dispersion nous a laissé une description de l’ensemble.
« Le salon, situé à l’intersection de la place Vendôme et de la rue
de la Paix, se compose de cinq panneaux principaux sur deux desquels
sont peints une Femme dansant et un Concert dans un Parc. Entre ces
(1) Ed. de 1725, p. 312.