ANGE-JACQUES GABRIEL ET LE RETOUR A L’ANTIQUE
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aujourd’huy de commencer sur l’architecture en général et sur toutes les
parties qui en dépendent des délibérations qui puissent es très utiles et
propres mcsmes à estre exposées au public à la fin de chaque année. Et
dans cette vue, chacun s’est proposé de faire sur ce dessein ses réflexions
pour se conférer à la prochaine assemblée. »
Au début du siècle l’Académie elle-même avait donc abandonné
l’étude du classique, elle n’y revint pas, mais nous notons que dans le
règlement de 1769, elle invitait ses correspondants étrangers à relever le
plan et le dessin des anciens édifices en y joignant des mémoires créant
ainsi la science archéologique moderne.
A ce moment Gabriel fait de nouveaux aménagements dans les
appartements de Versailles où il emploie encore ses anciens collabora-
teurs. C’est en 1767 que Jacques Verberckt sculpte les quatre beaux pan-
neaux du salon de Mme Adélaïde (pl. XXXIV) . Le style est entièrement
différent de ses autres œuvres. Ce sont de grands trophées d’instru-
ments de musique, de pêche et de jardinage d’une facture très puissante
mais surchargée de détails.
A l’Ecole Militaire il nous reste aussi quelques décorations inté-
rieures commandées par Gabriel, celle par exemple de la salle du conseil,
nommée maintenant salle des Maréchaux (pl. XL VI). Commencée en 1755
par Verberckt, elle fut modifiée en 1775, par Antoine Boulanger, qui
exécuta le cadre et le trumeau de la glace en face les croisées, mais en
gardant le style de son prédécesseur.
Cette pièce est bien un exemple des nouvelles influences que subis-
saient Gabriel et, étant donné la date de son exécution, nous serions
porté à penser que ce fut bien avant 1758 qu’il commença à se trans-
former.
Il ne reste vraiment dans ce salon aucune des conceptions que nous
avons étudiées depuis la Régence et si nous ne savions que le bâtiment a
été commencé en 1751, nous pourrions croire être en présence d’un inté-
rieur datant de Louis XIV. Même plafond à voussures, même corniche à
petites consoles accouplées deux à deux, mêmes portes à panneaux rec-
tangulaires et de grandes peintures encastrées dans les murs. Il ne nous
reste rien de l’art gracieux, un peu maniéré de Louis XV et nous n’avons
pas l’élégante simplicité de Louis XVI, c’est un retour au classique, mais
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aujourd’huy de commencer sur l’architecture en général et sur toutes les
parties qui en dépendent des délibérations qui puissent es très utiles et
propres mcsmes à estre exposées au public à la fin de chaque année. Et
dans cette vue, chacun s’est proposé de faire sur ce dessein ses réflexions
pour se conférer à la prochaine assemblée. »
Au début du siècle l’Académie elle-même avait donc abandonné
l’étude du classique, elle n’y revint pas, mais nous notons que dans le
règlement de 1769, elle invitait ses correspondants étrangers à relever le
plan et le dessin des anciens édifices en y joignant des mémoires créant
ainsi la science archéologique moderne.
A ce moment Gabriel fait de nouveaux aménagements dans les
appartements de Versailles où il emploie encore ses anciens collabora-
teurs. C’est en 1767 que Jacques Verberckt sculpte les quatre beaux pan-
neaux du salon de Mme Adélaïde (pl. XXXIV) . Le style est entièrement
différent de ses autres œuvres. Ce sont de grands trophées d’instru-
ments de musique, de pêche et de jardinage d’une facture très puissante
mais surchargée de détails.
A l’Ecole Militaire il nous reste aussi quelques décorations inté-
rieures commandées par Gabriel, celle par exemple de la salle du conseil,
nommée maintenant salle des Maréchaux (pl. XL VI). Commencée en 1755
par Verberckt, elle fut modifiée en 1775, par Antoine Boulanger, qui
exécuta le cadre et le trumeau de la glace en face les croisées, mais en
gardant le style de son prédécesseur.
Cette pièce est bien un exemple des nouvelles influences que subis-
saient Gabriel et, étant donné la date de son exécution, nous serions
porté à penser que ce fut bien avant 1758 qu’il commença à se trans-
former.
Il ne reste vraiment dans ce salon aucune des conceptions que nous
avons étudiées depuis la Régence et si nous ne savions que le bâtiment a
été commencé en 1751, nous pourrions croire être en présence d’un inté-
rieur datant de Louis XIV. Même plafond à voussures, même corniche à
petites consoles accouplées deux à deux, mêmes portes à panneaux rec-
tangulaires et de grandes peintures encastrées dans les murs. Il ne nous
reste rien de l’art gracieux, un peu maniéré de Louis XV et nous n’avons
pas l’élégante simplicité de Louis XVI, c’est un retour au classique, mais
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