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MONASTÈRE BYZANTIN DE TÉBESSA

quatre. La cour sacrée s'appelait aussi paradisus ou parvis 1; c'est dans le narthex que
se tenaient les catéchumènes, auxquels l'entrée de l'édifice divin était interdite.

Le baptistère était une des principales annexes des basiliques; généralement on
le plaçait près de l'atrium, dans la partie gauche du narthex, disposition que rappelle
l'établissement à gauche, côté évangile, de nos cuves baptismales modernes 2. Le
bassin, dans lequel descendaient souvent plusieurs personnes à la fois, s'appelait
lahrum ou lavacrum.

Le narthex contenait les portes du temple; la porte du milieu était dite porte
royale. Le naos, grande nef, était, comme dans les basiliques païennes, escorté de bas-
côtés le plus souvent surmontés de tribunes. La nef latérale (plaga ou portions) de
droite recevait les hommes; celle de gauche, les femmes. Tous les entre-colonne-
ments qui séparaient la nef centrale des bas-côtés étaient fermés par des voiles glissant
sur des tringles afin d'empêcher toute communication entre les deux sexes3. Les galeries
supérieures étaient réservées aux veuves et aux vierges qui se consacraient à la prière;
« les fenêtres de la nef étaient composées de tablettes de marbre ou de pierre percées
de façon à ne laisser pénétrer qu'une lumière modérée. Les parties de ces marbres
évidées pour former un treillis recevaient du verre blanc très épais » (Prudence, Notes
du P. Chamillard).

Dans la partie de la nef centrale opposée à l'entrée était disposé le chœur
(chorus), espace entouré d'une clôture peu élevée de pierre ou de marbre (chance!) au
milieu de laquelle était pratiquée la porte sainte. Le chœur précédait l'autel, formé
d'une table de marbre, de granit ou de porphyre placé sur le sarcophage d'un saint ou
d'un martyr. « En avant de l'autel et dans toute la largeur de la grande nef, on suspen-
dait un voile porté par des tringles et par de légers pilastres; il s'ouvrait à certains
moments des cérémonies, comme l'iconostase des églises grecques »4.

Derrière l'autel se dressait Y arc triomphal \ qui séparait la nef principale de la
partie circulaire située à l'extrémité de la Basilique; cet hémicycle prenait le nom de
preshyterium, coucha, trïbuna ou absis; il était réservé au haut clergé. Au fond s'élevait la
cathedra, le siège de l'évêque, accompagné des bancs (suhselltd) où s'asseyaient les prêtres
ordonnés; les diacres et les sous-diacres avaient leurs sièges près de l'autel.

Les nefs décorées sur leurs parois par la mosaïque et la peinture étaient sur-
montées de charpentes apparentes ou de riches plafonds suspendus aux bois de la
couverture. Les dépendances du sanctuaire, situées dans l'axe des bas-côtés, prenaient,

1. Scion certains auteurs, le mot paradisus représenterait le paradis
terrestre par lequel il fallait passer pour arriver à l'église ou paradis
céleste; selon d'autres, Y atrium était appelé paradisus, parce qu'on y
enterra, dans les premiers siècles, les fidèles qui s'étaient recommandés
par leurs vertus.

2. Nous verrons plus loin que, contrairement à cet usage, le bap-
tistère de la Basilique de Tébessa est à droite de l'atrium.

3. C'est ce qui explique que les piliers carrés contre lesquels sont
adossées les colonnes séparant la grande nef des bas-côtés de la Ba-
silique de Tébessa n'aient pas les moulures de leurs impostes se re-

tournant à l'intérieur des petites nefs. En effet, les voiles masquant
les piliers de ce côté, il était gênant, au moins superflu, de laisser des
moulures saillantes qui eussent déformé les rideaux. Si les bases seules
sont profilées sur les quatre faces des piliers, c'est parce que proba-
blement les voiles étaient suspendus à quelques centimètres du solde
l'église.

4. Dictionnaire de l'Académie des Beaux-Arts (art. Basilique).

5. Ainsi nommé parce qu'il était décoré des symboles du triomphe
de la religion.
 
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