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CONCLUSION

D'après l'exposé de ce qui précède, et grâce à l'examen attentif des divers fragments
trouvés dans les ruines, comme au relevé scrupuleux de l'appareil, de la mouluration,
des sculptures, etc., nous avons pu nous former une opinion sur les époques qu'il
convient d'attribuer aux différentes parties du beau Monastère Thévestin. Le passage
d'entrée, le grand escalier, le Porche, l'Atrium et les étages inférieurs de l'Église-Basi-
lique, dont les maçonneries forment un ensemble homogène, appartiennent à une
même période primitive latine qui est vraisemblablement du ive siècle. C'est celle où
la Basilique était seulement cathédrale.

Le troisième étage de la grande nef, la Chapelle et les salles funéraires annexes,
les portiques bordant la voie, le Cloître, les Cellules et le bâtiment primitif des Écuries
sont évidemment d'une époque postérieure, c'est-à-dire du ve siècle. Le style des sculp-
tures de ces bâtiments devient byzantin1. Toutefois la découverte du sol inférieur, dans la
Chapelle funéraire et dans ses annexes, nous donne la certitude de l'existence d'un
Trichorum et de salles contiguës plus anciens. L'érection sur leur emplacement de
bâtiments relativement récents doit être la suite d'événements graves comme la guerre
ou l'invasion; l'histoire ne nous confirme que trop cette supposition.

Pendant la troisième période enfin, après la conquête byzantine (vie siècle), le Monas-
tère, qui existait dès le ve siècle, fut complété tel que le plan (pl. II) nous le donne actuel-
lement: les Cellules furent réparées, les Écuries construites; et l'Enceinte fortifiée, nous
l'avons vu, établie au temps de Solomon.

Les appareils des constructions de ces trois périodes n'ont pas de liaisons entre eux;
la sculpture de la seconde période est nettement différente de celle de la première. La
troisième période, dépourvue de détails artistiques, est celle des constructions grossières
exécutées par les soldats byzantins, au moyen de matériaux empruntés en partie à d'an-
tiques édifices des environs.

Nous donnons dans nos dessins les ensembles et les détails, qui nous ont paru
offrir le plus d'intérêt, de ce Monastère antique, magnifique et curieux spécimen de la

i. Notre ami Saladin {Recherche des antiquités dans le Nord de l'Afri-
que, p. 155) désigne sous le nom & autochtone on d:'africaine cette période
secondaire byzantine du Ve siècle. « Les analogies frappantes, dit-il,
qui existent entre certains monuments africains de cette époque et
ceux du Houarân et de la Syrie centrale d'une part, ceux de l'Espa-
gne de l'autre, donnent à l'étude des monuments de cette époque de
Fhistoire africaine un intérêt tout particulier. Les localités de l'inté-
rieur où ne pénétra pas l'influence byzantine conservèrent les tradi-
tions de cet art spécial dont l'ornementation kabyle est, à coup sûr,
une survivance bien nettement définie. » L'art spécial dont parle

M. Saladin, s'il n'en est pas l'expression absolue, dérive cependant,
selon toute apparence, du byzantin. Aux premiers siècles du christia-
nisme l'art byzantin pénètre tout aussi bien en Asie qu'en Afrique et en
Europe. Dans cette dernière partie du monde, il a donné naissance
au roman ; dans l'intérieurde l'Afrique, il s'est spécialisé, comme nous
venons de le dire, et est devenu une sorte de roman africain. L'art
arabe, qui vint plus tard, dut en grande partie son existence à l'an-
cienne capitale des empereurs d'Orient, comme l'art byzantin devait
la sienne à l'influence exercée par la Perse sur la civilisation grecque.
 
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