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https://doi.org/10.11588/diglit.17584#0040
28 MONASTERE BYZANTIN DE TEBESSA
de salles annexes et de service, dans lesquelles d'autres tombeaux ont été découverts,
comme nous le verrons tout à l'heure ; d'ailleurs nous pouvons citer comme exemple
la chapelle funéraire de la basilique de Damous-el-Karita1 récemment découverte à
Carthage par le R. P. Delattre, de la Mission d'Alger. Cette chapelle, dont les voûtes
étaient revêtues de mosaïques est exactement de la même forme que la nôtre et
le Père Delattre y a également trouvé des sarcophages2.
Léon Renier avait cru voir dans le Trichorum de Tébessa un triclinium destiné aux
agapes 3 et A. Lenoir, tant dans son Architecture monastique que dans le Dictionnaire
de TAcadémie des ^Beaux-Arts*, soutient cette opinion, dont nous sommes d'autant
moins partisan qu'il dit ailleurs 5 : « Les Basiliques latines abbatiales des premiers
siècles n'avaient généralement pas de chapelles latérales auprès de leurs nefs : on doit
faire exception cependant à l'égard de quelques chapelles destinées à la sépulture de
saints personnages, comme pour l'abbatiale de Saint-Germain-des-Prés à Paris, plus
tard pour l'église monastique de Sainte-Praxède à Rome, la basilique de Trieste, celle
de Saint-Démétrius à Salonique, de Sainte-Cécile au Transtévère à Rome, etc. »
Le commandant Clarinval continuant ses fouilles dans la chapelle funéraire cons-
tata l'existence, vérifiée par nous-même, d'un ancien sol recouvert de mosaïque à im,20
au-dessous du sol actuel ; et, sous cet ancien sol, d'une pierre tumulaire recouvrant
deux vases funéraires, des lampes et autres débris antiques romains.
Notre confrère et ami Saladin, lors de la mission archéologique dont il fut chargé
par le Ministère de l'Instruction publique avec M. R. Cagnat, en Tunisie, a dessiné
des chapelles chrétiennes analogues, de formes trilobées, à Maâtria et à Sidi-Moham-
med-el-Guebioui, au Sud de Kairouan6.
ii° Bâtiments accessoires.
Les deux salles annexes situées sur le flanc Est de la Chapelle funéraire ont con-
servé les arcs doubleaux de leurs voûtes d'arêtes. Elles étaient couvertes par un toit de
tuiles en appentis et montaient moins haut que les absides dont les extrémités étaient
surmontées de pignons 7. Elles étaient, à l'intérieur, sans doute ornées de placages de
marbres ; à l'endroit de la naissance de la voûte, on voit encore l'excavation où étaient
incrustées les corniches. Deux salles voûtées situées au Sud communiquaient exclusi-
vement avec le Trifolium ; dans la plus grande d'entre elles les fouilles ont donné lieu
à des découvertes intéressantes : le dallage se compose d'une belle mosaïque ornée
1. Cette basilique était considérable ; elle avait 65 mètres de long sur
45 mètres de large avec trois nefs. La largeur de la grande net était
de i2m,8o. Le P. Delattre croit que la basilique était épiscopale et
que les fouilles à venir lui révéleront l'emplacement de l'habitation
de révêqne et son clergé.
2. Voirie 26e volume du Recueil des Notices et Mémoires de la Société
archéologique de Constantine, ainsi que les 24e et 25e volumes, Voir
aussi les Missions catholiques de Lyon, 1881, 1883, 1886.
3. Les agapes cependant avaient été interdites par les conciles de
Gangres et de Carthage au iv° siècle, à la suite des désordres que
ces repas en commun avaient produits dès la cessation des persécu-
tions contre les chrétiens.
4. Tome I, p. 277.
5. Architecture monastique, tome I, p. 179.
6. Voir sa Description des antiquités de la régence de Tunis, fasc. 1,
p. 34, et Recherches des antiquités dans le Nord de l'Afrique, p. 156.
7. Voir pl. X, XI, XII, XIII.
de salles annexes et de service, dans lesquelles d'autres tombeaux ont été découverts,
comme nous le verrons tout à l'heure ; d'ailleurs nous pouvons citer comme exemple
la chapelle funéraire de la basilique de Damous-el-Karita1 récemment découverte à
Carthage par le R. P. Delattre, de la Mission d'Alger. Cette chapelle, dont les voûtes
étaient revêtues de mosaïques est exactement de la même forme que la nôtre et
le Père Delattre y a également trouvé des sarcophages2.
Léon Renier avait cru voir dans le Trichorum de Tébessa un triclinium destiné aux
agapes 3 et A. Lenoir, tant dans son Architecture monastique que dans le Dictionnaire
de TAcadémie des ^Beaux-Arts*, soutient cette opinion, dont nous sommes d'autant
moins partisan qu'il dit ailleurs 5 : « Les Basiliques latines abbatiales des premiers
siècles n'avaient généralement pas de chapelles latérales auprès de leurs nefs : on doit
faire exception cependant à l'égard de quelques chapelles destinées à la sépulture de
saints personnages, comme pour l'abbatiale de Saint-Germain-des-Prés à Paris, plus
tard pour l'église monastique de Sainte-Praxède à Rome, la basilique de Trieste, celle
de Saint-Démétrius à Salonique, de Sainte-Cécile au Transtévère à Rome, etc. »
Le commandant Clarinval continuant ses fouilles dans la chapelle funéraire cons-
tata l'existence, vérifiée par nous-même, d'un ancien sol recouvert de mosaïque à im,20
au-dessous du sol actuel ; et, sous cet ancien sol, d'une pierre tumulaire recouvrant
deux vases funéraires, des lampes et autres débris antiques romains.
Notre confrère et ami Saladin, lors de la mission archéologique dont il fut chargé
par le Ministère de l'Instruction publique avec M. R. Cagnat, en Tunisie, a dessiné
des chapelles chrétiennes analogues, de formes trilobées, à Maâtria et à Sidi-Moham-
med-el-Guebioui, au Sud de Kairouan6.
ii° Bâtiments accessoires.
Les deux salles annexes situées sur le flanc Est de la Chapelle funéraire ont con-
servé les arcs doubleaux de leurs voûtes d'arêtes. Elles étaient couvertes par un toit de
tuiles en appentis et montaient moins haut que les absides dont les extrémités étaient
surmontées de pignons 7. Elles étaient, à l'intérieur, sans doute ornées de placages de
marbres ; à l'endroit de la naissance de la voûte, on voit encore l'excavation où étaient
incrustées les corniches. Deux salles voûtées situées au Sud communiquaient exclusi-
vement avec le Trifolium ; dans la plus grande d'entre elles les fouilles ont donné lieu
à des découvertes intéressantes : le dallage se compose d'une belle mosaïque ornée
1. Cette basilique était considérable ; elle avait 65 mètres de long sur
45 mètres de large avec trois nefs. La largeur de la grande net était
de i2m,8o. Le P. Delattre croit que la basilique était épiscopale et
que les fouilles à venir lui révéleront l'emplacement de l'habitation
de révêqne et son clergé.
2. Voirie 26e volume du Recueil des Notices et Mémoires de la Société
archéologique de Constantine, ainsi que les 24e et 25e volumes, Voir
aussi les Missions catholiques de Lyon, 1881, 1883, 1886.
3. Les agapes cependant avaient été interdites par les conciles de
Gangres et de Carthage au iv° siècle, à la suite des désordres que
ces repas en commun avaient produits dès la cessation des persécu-
tions contre les chrétiens.
4. Tome I, p. 277.
5. Architecture monastique, tome I, p. 179.
6. Voir sa Description des antiquités de la régence de Tunis, fasc. 1,
p. 34, et Recherches des antiquités dans le Nord de l'Afrique, p. 156.
7. Voir pl. X, XI, XII, XIII.