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https://doi.org/10.11588/diglit.17584#0046
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MONASTÈRE BYZANTIN DE TÉBESSA
transition de l'art romain et de l'art byzantin d'Afrique \. L'étude approfondie de ces
restes si bien conservés ne pouvait être faite qu'au moyen des fouilles dont nous
avons été chargé par le Ministère des Beaux-Arts.
En dehors du périmètre de la Basilique, nous avons trouvé à Tébessa de nom-
breux fragments provenant du Monastère: dans le Musée restauré par nos soins; dans le
jardin de la ville; dans celui de la caserne; dans l'église, et aux abords de ce monu-
ment. M. le curé de Tébessa a également recueilli, avant la création de notre service,
une certaine quantité d'objets intéressants, vases, médailles, chapiteaux, mosaïques, etc.
Bien des personnes se sont déjà intéressées aux ruines de Tébessa, et ont écrit des
notices sur la Basilique. Malheureusement la bonne volonté ne tient pas lieu de science
et surtout de connaissances techniques ; aussi ne faut-il pas s'étonner de voir dans
des travaux d'archéologues improvisés la confusion de la Basilique chrétienne de Thé-
veste avec une basilique civile2; de ses Cellules, avec des boutiques3; des bassins entou-
rés par le Cloître, avec un marché4; de la chapelle tréflée, avec des bains ; de plafonds,
avec des voûtes, etc., etc. Malgré quelques menues erreurs de détail dues principale-
ment au défaut d'achèvement des déblais d'alors, ce sont encore Renier, A. Lenoir,
les commandants Moll, Sériziat, Clarinval qui ont le plus exactement apprécié nos
belles ruines, magnifique et complet exemple de l'art monastique africain.
1. Sur ces questions d'art architectural, on consultera avec fruit
l'intéressant ouvrage de M. E. Corroyer, membre de l'Institut : L Ar-
chitecture romane (Bibliothèque de l'enseignement des Beaux-Arts).
2. La simple inspection du plan des abords de la Basilique de Thé-
veste indique son affectation chrétienne.
3 .Comment des boutiques auraient-elles été totalement dépourvues
de larges baies pour l'étalage ? Ces salles n'ont qu'une étroite porte
de om,65 de large et n'étaient éclairées que par un jour de om,6o sur
ora,5o.
4. Ainsi que nous l'avons prouvé, les quatre rectangles entourés par
le cloître servaient de bassins. N'a-t on pas prétendu que, pour entrer
dans ces espaces absolument fermés par des chancels de pierre et ré-
servés, disait-on, à des bestiaux, il fallait soulever l'une des dalles glis-
sant entre deux piliers? La moindre de ces dalles pesait 600 kilo-
grammes et d'ailleurs elles étaient encastrées dans les montants verti-
caux en pierre.
MONASTÈRE BYZANTIN DE TÉBESSA
transition de l'art romain et de l'art byzantin d'Afrique \. L'étude approfondie de ces
restes si bien conservés ne pouvait être faite qu'au moyen des fouilles dont nous
avons été chargé par le Ministère des Beaux-Arts.
En dehors du périmètre de la Basilique, nous avons trouvé à Tébessa de nom-
breux fragments provenant du Monastère: dans le Musée restauré par nos soins; dans le
jardin de la ville; dans celui de la caserne; dans l'église, et aux abords de ce monu-
ment. M. le curé de Tébessa a également recueilli, avant la création de notre service,
une certaine quantité d'objets intéressants, vases, médailles, chapiteaux, mosaïques, etc.
Bien des personnes se sont déjà intéressées aux ruines de Tébessa, et ont écrit des
notices sur la Basilique. Malheureusement la bonne volonté ne tient pas lieu de science
et surtout de connaissances techniques ; aussi ne faut-il pas s'étonner de voir dans
des travaux d'archéologues improvisés la confusion de la Basilique chrétienne de Thé-
veste avec une basilique civile2; de ses Cellules, avec des boutiques3; des bassins entou-
rés par le Cloître, avec un marché4; de la chapelle tréflée, avec des bains ; de plafonds,
avec des voûtes, etc., etc. Malgré quelques menues erreurs de détail dues principale-
ment au défaut d'achèvement des déblais d'alors, ce sont encore Renier, A. Lenoir,
les commandants Moll, Sériziat, Clarinval qui ont le plus exactement apprécié nos
belles ruines, magnifique et complet exemple de l'art monastique africain.
1. Sur ces questions d'art architectural, on consultera avec fruit
l'intéressant ouvrage de M. E. Corroyer, membre de l'Institut : L Ar-
chitecture romane (Bibliothèque de l'enseignement des Beaux-Arts).
2. La simple inspection du plan des abords de la Basilique de Thé-
veste indique son affectation chrétienne.
3 .Comment des boutiques auraient-elles été totalement dépourvues
de larges baies pour l'étalage ? Ces salles n'ont qu'une étroite porte
de om,65 de large et n'étaient éclairées que par un jour de om,6o sur
ora,5o.
4. Ainsi que nous l'avons prouvé, les quatre rectangles entourés par
le cloître servaient de bassins. N'a-t on pas prétendu que, pour entrer
dans ces espaces absolument fermés par des chancels de pierre et ré-
servés, disait-on, à des bestiaux, il fallait soulever l'une des dalles glis-
sant entre deux piliers? La moindre de ces dalles pesait 600 kilo-
grammes et d'ailleurs elles étaient encastrées dans les montants verti-
caux en pierre.