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Ballu, Albert
Les ruines de Timgad (antique Thamugadi) (Band 1) — Paris, 1897

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https://doi.org/10.11588/diglit.17122#0062
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les ruines de timgad

Ce personnage jouissait de la faveur de Placidie, qui l'avait
envoyé en Espagne auprès des nouveaux conquérants en
qualité de négociateur, lorsqu'Aétius, son rival, pour amener
sa perte, imagina une intrigue de cour à la suite de laquelle
Placidie somma Boniface de venir s'expliquer à Rome. Ayant
refusé d'obéir, le comte, menacé de la colère impériale, se
rendit en Espagne et convint avec le roi Gundéric de lui
faciliter la prise de possession des trois Maurétanies; le reste
du pays devait appartenir à Boniface.

Genséric (428-477). — Au moment où les Vandales faisaient
leurs préparatifs pour passer en Afrique, Gundéric fut assas-
siné par son frère Genséric ou Ghiserick qui lui succéda.
Le nouveau chef fit dénombrer la nation assemblée par lui
au pied du mont Calpé (Gibraltar); elle s'élevait à 80,000
âmes, en comptant non seulement les femmes et les enfants,
mais aussi les Goths, les Alains et autres barbares qui étaient
venus partager leur fortune.

Invasion des Vandales en Afrique (mai 429). — Cette multi-
tude confuse traversa le détroit sur des vaisseaux fournis en
partie par Boniface. Aussitôt après le débarquement, les
indigènes maurétaniens, dont le caractère avait été plutôt
aigri que civilisé par les armées romaines, vinrent en foule
s'enrôler sous les drapeaux de Genséric. D'autres auxiliaires
se joignirent également à lui : les mécontents, les victimes
de la fiscalité impériale, les Ariens, dont l'influence s'était
dernièrement développée à la suite du mariage de Boniface
avec une princesse vandale 1 ; ensuite les Donalistes, qui brû-
laient de se venger sur les catholiques de l'excessive rigueur
avec laquelle ils étaient traités depuis les édits d'ïïonorius ;
enfin, les restes de la race punique, confinés principalement
clans les environs de Carthage et ayant gardé, avec sa langue
et son génie propres, ses vieilles rancunes contre Rome \

1. Ce mariage avait eu lieu lors de l'ambassade de Boniface en Espagne.
Pélagie, l'épouse de Boniface, abjura alors l'arianisme, religion que les Van-
dales avaient embrassée lorsqu'ils occupaient la Pannonie ; mais sa conversion,
comme on le voit, n'était qu'apparente.

2. Cette persistance de la race punique en Afrique s'est manifestée très
nettement dans le style des objets, des fragments sculptés trouvés non seule-
ment à Timgad, mais dans toutes les autres ruines avoisinantes.
 
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