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DE LA GRÈCE, PART. II, SECT. II. 2 55
que chaque citoyen se renferme dans les bornes
de son état ou de ses talens ; qui fait aussi que la
loi devient un frein pour l’homme puissant, la
pratique des devoirs une ressource pour l’homme
faible, et l’estime de ses semblables un besoin
pour tous.
On fuyait les emplois, parce qu’on en était
digne 1 ; on n’osait aspirer aux distinctions ,
parce que la considération publique suffisait pour
payer les services rendus à l’état. Jamais on n’a
fait de si grandes choses que dans ce siècle ; ja-
mais on n’a été plus éloigné de penser que la
gloire dût en rejaillir sur quelques citoyens. On
éleva des statues en l’honneur de Solon, d’Har-
modius et d’Aristogiton ; mais ce ne fut qu’après
leur mort. Aristide et Thémistocle sauvèrent la
république, qui ne leur décerna pas même une
couronne de laurier 2. Miltiade, après la bataille
de Marathon , sollicita cet honneur dans l’assem-
blée du peuple ; un homme se leva, et lui dit :
« Miltiade, quand vous repousserez tout seul les
« barbares, vous aurez tout seul une couronne3. »
Peu de temps après, des troupes athéniennes,
sous la conduite de Cimon , remportèrent de
grands avantages dans laThrace; à leur retour,
elles demandèrent une récompense : dans les ins-
' Isocr. areop. t. i , p. 3a3. — 2 Æschin. in Ctesiph. p. 467.—
3 Plut, in Cim. p. 483.
 
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