i6 LES MAITRES DE L’ART
artistes italiens du moyen âge n’avaient jamais
cessé de consulter. Mais cette fois l’étude des
modèles séculaires fut moins superficielle : sous
la toge des obscurs magistrats municipaux, dont
les effigies avaient été ensevelies par milliers dans
la terre italienne, les sculpteurs de Florence re-
trouvèrent ce que leurs ancêtres, les marbriers
contemporains des empereurs, n’avaient pas com-
plètement oublié : les corps d’athlètes que les
sculpteurs grecs avaient représentés nus.
Une véritable renaissance de la statuaire antique
s’ébauche dans les chantiers de Santa-Maria del
Fiore et d’Or San Michèle. Dès les dernières
années du quatorzième siècle, l’imitation est
poussée à l’extrême dans VAnnonciation sculptée
pour la cathédrale et dont les deux statues, œuvres
de l’obscur Jacopo di Piero, sont conservées au
petit musée de la Fabrique*. L’Ange a la cheve-
lure d’un Apollon, et la Vierge, avec sa tête lourde
et sa coiffure à la Titus, ressemble moins à une
matrone qu’à un citoyen romain.
I. Reprod. dans Ventcri, Storia dell’Arte italiana, IV,
P- 718-719.
artistes italiens du moyen âge n’avaient jamais
cessé de consulter. Mais cette fois l’étude des
modèles séculaires fut moins superficielle : sous
la toge des obscurs magistrats municipaux, dont
les effigies avaient été ensevelies par milliers dans
la terre italienne, les sculpteurs de Florence re-
trouvèrent ce que leurs ancêtres, les marbriers
contemporains des empereurs, n’avaient pas com-
plètement oublié : les corps d’athlètes que les
sculpteurs grecs avaient représentés nus.
Une véritable renaissance de la statuaire antique
s’ébauche dans les chantiers de Santa-Maria del
Fiore et d’Or San Michèle. Dès les dernières
années du quatorzième siècle, l’imitation est
poussée à l’extrême dans VAnnonciation sculptée
pour la cathédrale et dont les deux statues, œuvres
de l’obscur Jacopo di Piero, sont conservées au
petit musée de la Fabrique*. L’Ange a la cheve-
lure d’un Apollon, et la Vierge, avec sa tête lourde
et sa coiffure à la Titus, ressemble moins à une
matrone qu’à un citoyen romain.
I. Reprod. dans Ventcri, Storia dell’Arte italiana, IV,
P- 718-719.