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se mariaient à une perfection étonnante d'exécution.
Mais ces monuments étaient en général si délicats et
si fragiles, que malgré le grand nombre d'artistes et
d'ouvriers ayant produit, malgré le grand nombre
de Sultans et de grands seigneurs qui ont encouragé
et protégé ces artistes, bien peu de leurs œuvres nous
sont parvenues intactes.
L'incertitude du lendemain, l'avidité des conqué-
rants et la pauvreté des peuples, résultat des guerres
de conquête et des révolutions intestines qui n'ont
cessé de ravager cette contrée durant tant de siècles,
ont été les causes de la ruine presque complète et de la
décadence non moins complète que nous constatons
de nos jours tout autour de nous.
L'indifférence en matière d'art qui accompagne tou-
jours les périodes de trouble, la barbarie du conqué-
rant, et l'ignorance du conquis, sont aussi en grande
partie les causes de tout cet effondrement qu'on
observe en Egypte à partir du XVIIe siècle.
Pendant qu'en Egypte, laissant dépérir les monu-
ments de notre passé, nous effacions du môme coup
de notre mémoire notre histoire et nos traditions glo-
rieuses, en Europe, au contraire, le goût des arts, déjà
en pleine renaissance, se généralisant de plus en plus,
l'attention des savants et des raffinés fut attirée sur
cet art musulman qui leur était encore presque inconnu
au commencement de notre siècle.
Bientôt les voyages devenant plus faciles, l'Egypte
se vit enlever tout ce qui pouvait être emporté et qui
présentait la moindre valeur artistique ou le plus petit
intérêt liistorique.
se mariaient à une perfection étonnante d'exécution.
Mais ces monuments étaient en général si délicats et
si fragiles, que malgré le grand nombre d'artistes et
d'ouvriers ayant produit, malgré le grand nombre
de Sultans et de grands seigneurs qui ont encouragé
et protégé ces artistes, bien peu de leurs œuvres nous
sont parvenues intactes.
L'incertitude du lendemain, l'avidité des conqué-
rants et la pauvreté des peuples, résultat des guerres
de conquête et des révolutions intestines qui n'ont
cessé de ravager cette contrée durant tant de siècles,
ont été les causes de la ruine presque complète et de la
décadence non moins complète que nous constatons
de nos jours tout autour de nous.
L'indifférence en matière d'art qui accompagne tou-
jours les périodes de trouble, la barbarie du conqué-
rant, et l'ignorance du conquis, sont aussi en grande
partie les causes de tout cet effondrement qu'on
observe en Egypte à partir du XVIIe siècle.
Pendant qu'en Egypte, laissant dépérir les monu-
ments de notre passé, nous effacions du môme coup
de notre mémoire notre histoire et nos traditions glo-
rieuses, en Europe, au contraire, le goût des arts, déjà
en pleine renaissance, se généralisant de plus en plus,
l'attention des savants et des raffinés fut attirée sur
cet art musulman qui leur était encore presque inconnu
au commencement de notre siècle.
Bientôt les voyages devenant plus faciles, l'Egypte
se vit enlever tout ce qui pouvait être emporté et qui
présentait la moindre valeur artistique ou le plus petit
intérêt liistorique.