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des exceptions. Le Messie, à la prière de serviteurs
aussi dévoués que Macaire, Schnoudi et plus tard
Pisentios évêquo de Keft, faisait grâce même à des
paiens. Au jour de sa fête, l'archange Michel descen-
dait dans sa barque jusqu'à l'Amenti, et là, il plongeait
par trois fois son aile droite dans là fosse la plus pro-
fonde de l'Enfer et à chaque fois la retirait toujours
plus chargée d'âmes de damnés qui sur le champ
étaient sauvées. De simples mortels jouissaient de cette
prérogative, et Schnoudi assurait que moyennant une
aumône décente, il tirerait de l'Amenti toutes les âmes
pour lesquelles on lui parlerait.
Evidemment il y a dans ces idées un développement
postérieur des antiques idées de l'Egypte ; mais le
fonds est identique. En lisant clans la vie de Pachôme
la description des supplices infernaux, on croirait lire
la description des tombeaux de Séti Ier ou de Ram-
ses V, avec leurs interminables serpents et leurs lacs
de feu où sont plongés les damnés. Les Anges sans
pitié ne sont autres que les génies égyptiens : ils
ont les mômes insignes. Le juge est le même, qu'il
s'appelle Osiris ou Jésus le Messie. Les Anges psy-
chopompes remplacent Anubis et ceux qui apportent
le livre fatidique ne sont autres que Toth. Mais ce
qu'il y a de plus remarquable, à mon sens, dans cette
concordance d'idées, c'est ce qui se rapporte à l'âme.
L'âme a la figure du corps, elle a des pieds, des mains,
une tête, en un mot un corps : elle peut manger, boire,
marcher, chanter, pleurer tout comme le corps : on
la brûle d'un feu réel, et non pas du feu mystérieux
de l'enfer chrétien qui ne peut être qu'un feu symbo-
des exceptions. Le Messie, à la prière de serviteurs
aussi dévoués que Macaire, Schnoudi et plus tard
Pisentios évêquo de Keft, faisait grâce même à des
paiens. Au jour de sa fête, l'archange Michel descen-
dait dans sa barque jusqu'à l'Amenti, et là, il plongeait
par trois fois son aile droite dans là fosse la plus pro-
fonde de l'Enfer et à chaque fois la retirait toujours
plus chargée d'âmes de damnés qui sur le champ
étaient sauvées. De simples mortels jouissaient de cette
prérogative, et Schnoudi assurait que moyennant une
aumône décente, il tirerait de l'Amenti toutes les âmes
pour lesquelles on lui parlerait.
Evidemment il y a dans ces idées un développement
postérieur des antiques idées de l'Egypte ; mais le
fonds est identique. En lisant clans la vie de Pachôme
la description des supplices infernaux, on croirait lire
la description des tombeaux de Séti Ier ou de Ram-
ses V, avec leurs interminables serpents et leurs lacs
de feu où sont plongés les damnés. Les Anges sans
pitié ne sont autres que les génies égyptiens : ils
ont les mômes insignes. Le juge est le même, qu'il
s'appelle Osiris ou Jésus le Messie. Les Anges psy-
chopompes remplacent Anubis et ceux qui apportent
le livre fatidique ne sont autres que Toth. Mais ce
qu'il y a de plus remarquable, à mon sens, dans cette
concordance d'idées, c'est ce qui se rapporte à l'âme.
L'âme a la figure du corps, elle a des pieds, des mains,
une tête, en un mot un corps : elle peut manger, boire,
marcher, chanter, pleurer tout comme le corps : on
la brûle d'un feu réel, et non pas du feu mystérieux
de l'enfer chrétien qui ne peut être qu'un feu symbo-