Institut Egyptien <al-Qāhira> [Hrsg.]: Bulletin de l'Institut Egyptien (2.Ser. 8.1887(1888))

jours de Septembre, sont devenus peu à peu de plus
en plus fréquents. Si bien que durant les mois d'Octo-
bre et de Novembre, la maladie prit un caractère
épidémique, et qu'à l'heure qu'il est peu de personnes
ont échappé à son influence.

Tout d'abord, les caractères étaient mal tranchés;
la plupart des symptômes pathognomoniques faisaient
défaut et j'avoue que, pour ma part, j'ai été un peu
désorienté. Certains malades me paraissaient atteints
d'un embarras gastrique purement et simplement,
tandis que chez d'autres je craignais, pendant deux ou
trois jours, d'avoir affaire à la dothiénentérie. Et je me
rappelle avoir causé, à ce sujet, avec d'autres médecins
qui observaient des cas analogues et n'étaient pas
moins indécis sur la nature de la maladie en question.

Toutefois, au bout d'une quinzaine de jours, nous
étions en mesure de dire que nous avions affaire à une
maladie spéciale ; en effet, les cas se multipliaient et les
symptômes allaient s'affirmant plus nettement de jour
en jour : l'éruption qui, au mois de Septembre, ne
s'est pas présentée une seule fois à mon observation
est devenue la règle chez ceux que j'ai traités depuis ;
la convalescence qui tout d'abord durait deux ou
trois jours se prolongeait une semaine et plus ; enfin
je voyais à ce moment se produire des rechutes dont
mes premiers malades avaient été indemnes.

Tout ceci joint à l'intensité des douleurs et à l'abat-
tement persistant et tout à fait insolite que présen-
taient les convalescents, tout ceci, dis-je, suffisait à
montrer qu'il y avait bien là autre chose qu'un em-
barras gastrique ou une fièvre éphémère.