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Institut Egyptien <al-Qāhira> [Editor]
Bulletin de l'Institut Egyptien — 3.Ser. 9.1898(1899)

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Nr. 3
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Loret, Victor: Le tombeau de Thoutmès III à Biban-el-Molouk
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https://doi.org/10.11588/diglit.12695#0102

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92

BULLETIN DE L'INSTITUT EGYPTIEN

teur de Gournah de refermer immédiatement le tombeau et d'atten-
dre mon retour pour continuer le travail. De sorte que, le 21, quand
je rentrai à Thèbes, je fis reprendre le déblaiement et je pus aller
me rendre compte de l'importance de la découverte.

Il fallut plusieurs heures pour ouvrir, sous le linteau de la porte,
un passage par où pût se glisser un homme.

Le tombeau de Thoutmès III se trouve placé, à une distance d'en-
viron 250 mètres après celui de Ramsès III, dans une sorte d'an-
fractuosité de la montagne où les parois rocheuses, se dressant à
pic, laissent entre elles place à un couloir large à peine d'un mètre
à son ouverture. L'entrée de ce couloir se trouve située à huit ou
dix mètres environ au-dessus du sol de la vallée, et l'on y accède
en gravissant péniblement un talus très raide formé par des déblais
qui roulent sous les pieds et obligent le patient à faire dix pas
pour monter d'un mètre. Arrivé en haut du talus, on doit se faire
hisser par des Arabes pour escalader une paroi à pic haute d'à peu
près deux mètres. On est alors dans la place, ou du moins dans une
gorge étroite menant à la place

Un trou noir, très bas, s'ouvre au fond de la gorge : c'est l'entrée
du tombeau, c'est la porte dégagée à sa partie supérieure. Une
chaleur intense et une odeur étrange sortent de ce trou comme
d'une fournaise mystérieuse. On y pénètre. Brusquement, le sol,
formé de durs et anguleux éclats de calcaire, descend en formant
une pente de quarante-cinq degrés. On se laisse glisser sur le dos,
sur le ventre, comme on peut. On a peine à se retenir, soit sur le
lit de blocs mouvants qui glissent avec vous, soit aux aspérités du
plafond en pente, où les ongles trouvent difficilement une place
pour s'accrocher. Au bout d'une vingtaine de mètres, le vide.

Un puits, quatre fois plus large que le corridor, barre la route (2).
Il faut franchir ce puits, profond de cinq ou six mètres et large
de quatre ou cinq. On y fait pénétrer une échelle, à peine assez
longue, et l'on atteint, dans l'ombre, le fond du puits, formé de
débris éboulés.

Pour continuer la route, il faut, de l'autre côté du puits, en face

(1) Voir pl. 2.

(2) Voir pl. 3, e.
 
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