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BULLETIN DE L'iNSTITUT ÉGYPTIEN
couleur de papyrus. Deux chambres s'ouvrent à gauche, deux à
droite. En attendant d'y pénétrer, nous nous dirigeons vers le fond
de la salle.
Entre les deux derniers piliers, quelques marches descendent,
encombrées d'objets indistincts, et atteignent un nouveau sol, plus
bas que le premier d'environ un mètre et demi. Cette cavité forme
une sorte de crypte au centre de laquelle nous dominons, du haut
des marches, un grand sarcophage sans couvercle, en grès teinté
de rouge, comme celui de Thoutmès III (').
Cette crypte est plus obstruée encore que le reste de la salle. On
n'y peut marcher. Partout des vases brisés, de grands objets en
bois peint, représentant le signe de la vie (ankh) et le signe de la
stabilité (dad). Dans l'angle de gauche, au fond, au sommet d'un
tas de décombres, une grande tête de vache, en bois, de grandeur
naturelle, est tournée vers nous et n<~us regarde de ses yeux doux.
Le sarcophage, ouvert, est-il vide? Je n'ose espérer le contraire,
car jamais on n's trouvé de pharaons dans la nécropole de Bibàn-
el-Molouk, toutes les momies royales ayant été enlevées dans
l'antiquité et déposées en lieu sûr. J'atteins le sépulcre avec peine,
soucieux de ne rien briser sous mes pieds. J'y lis partout au dehors
le nom et le prénom d'Aménophis II. Je me penche par dessus le
rebord, j'avance une bougie. Victoire ! Un cercueil sombre est là
au fond, ayant vers la tête un bouquet de fleurs et sur les pieds
une couronne de feuillage....
Nous rebroussons chemin, afin de visiter les quatre chambres
annexes.
D'ab >rd celle de gauche, au fond (2). Elle est emplie d'une tren-
taine de grandes jarres, éventrées, laissant glisser leur contenu sur
la sol. Des bouchons de terre glaise, des paquets d'étoffe, des vian-
des emmaillotées, dont une épaule rie bœuf, s'accumulent entre
les débris des jarres. Impossible d'entrer, de faire un pas au milieu
de cet enombrement. Sur le seuil de la porte, repose le manche
d'un bouquet monté, se divisant en deux branches. Quelques feuil-
les, quelques fruits adhèrent encore à la monture, faite de frondes
(1) Voir pl. 8, salle 3.
(2) Voir pi. 8, pièce II.
BULLETIN DE L'iNSTITUT ÉGYPTIEN
couleur de papyrus. Deux chambres s'ouvrent à gauche, deux à
droite. En attendant d'y pénétrer, nous nous dirigeons vers le fond
de la salle.
Entre les deux derniers piliers, quelques marches descendent,
encombrées d'objets indistincts, et atteignent un nouveau sol, plus
bas que le premier d'environ un mètre et demi. Cette cavité forme
une sorte de crypte au centre de laquelle nous dominons, du haut
des marches, un grand sarcophage sans couvercle, en grès teinté
de rouge, comme celui de Thoutmès III (').
Cette crypte est plus obstruée encore que le reste de la salle. On
n'y peut marcher. Partout des vases brisés, de grands objets en
bois peint, représentant le signe de la vie (ankh) et le signe de la
stabilité (dad). Dans l'angle de gauche, au fond, au sommet d'un
tas de décombres, une grande tête de vache, en bois, de grandeur
naturelle, est tournée vers nous et n<~us regarde de ses yeux doux.
Le sarcophage, ouvert, est-il vide? Je n'ose espérer le contraire,
car jamais on n's trouvé de pharaons dans la nécropole de Bibàn-
el-Molouk, toutes les momies royales ayant été enlevées dans
l'antiquité et déposées en lieu sûr. J'atteins le sépulcre avec peine,
soucieux de ne rien briser sous mes pieds. J'y lis partout au dehors
le nom et le prénom d'Aménophis II. Je me penche par dessus le
rebord, j'avance une bougie. Victoire ! Un cercueil sombre est là
au fond, ayant vers la tête un bouquet de fleurs et sur les pieds
une couronne de feuillage....
Nous rebroussons chemin, afin de visiter les quatre chambres
annexes.
D'ab >rd celle de gauche, au fond (2). Elle est emplie d'une tren-
taine de grandes jarres, éventrées, laissant glisser leur contenu sur
la sol. Des bouchons de terre glaise, des paquets d'étoffe, des vian-
des emmaillotées, dont une épaule rie bœuf, s'accumulent entre
les débris des jarres. Impossible d'entrer, de faire un pas au milieu
de cet enombrement. Sur le seuil de la porte, repose le manche
d'un bouquet monté, se divisant en deux branches. Quelques feuil-
les, quelques fruits adhèrent encore à la monture, faite de frondes
(1) Voir pl. 8, salle 3.
(2) Voir pi. 8, pièce II.