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Institut Egyptien <al-Qāhira> [Hrsg.]
Bulletin de l'Institut Egyptien — 3.Ser. 9.1898(1899)

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Nr. 3
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Groff, William: Une légende arabe: la lumière de Ramadan
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https://doi.org/10.11588/diglit.12695#0124

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BULLETIN DE i/lNSTITUT EGYPTIEN

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« Il y a des heures, dans la vie la plus religieuse, où l'on fait
« une halte au bord de la roule, et où l'on oublie les devoirs
« austères pour s'amuser un moment, comme les femmes du sérail
« de Salomon avec les perles et les perroquets d'Ophir1 », de même,
au cours des recherches les plus ardues, il arrive quelquefois un
charmant épisode qui est comme dans un voj*age au désert, une
petite oasis, laquelle, pour un moment, égayé le voyageur.

Dans la nuit du 11 février je voulais faire certaines observations
à minuit; je regardais le ciel au nord-ouest, quand, tout-à-coup,
une lumière jaunâtre resplendit, tous les environs furent éclairés,
la lumière était si brillante, que les étoiles mêmes pâlissaient ; cette
lueur dura deux ou trois secondes, puis, disparut. Je n'ai pas vu
les causes de cette lumière, mais il me sembla évident qu'un
météore — une grande étoile filante ou un bolide était tombé ou
avait éclaté au sud ou au sud-est de Gizeh ; il est vrai que ce
serait la première fois que j'ai jamais constaté un bolide jaune.
Le jour suivant je voulus me renseigner afin de trouver, s'il
m'était possible, l'endroit où le corps céleste serait tombé et,
peut-être, en recueillir des débris; j'interrogeai des arabes pour
avoir quelques renseignements, il me semblait bien qu'ils savaient
quelque chose mais qu'ils ne voulaient pas me le dire. En continuant
mes recherches, on finit par me rappeler une curieuse croyance
populaire dont j'avais déjà entendu parler, il y a quelques années,
mais à laquelle je n'attachais, alors, aucune importance :

« Une fois par an, dans la nuit dite j-ûJl l^J2, les portes du ciel
« s'ouvrent un moment pour laisser passer des anges, qui portent
« sur la terre les décrets divins relatifs à ce qui doit arriver pen-
« dant l'année à venir; une lumière, échappée des cieux éclaire,
« pour un instant le monde ; les minarets des mosquées s'incli-
« nent, les palmiers se prosternent et la terre entière tressaille;

1. Renan, Histoire des peuples d'Israël, II, p. 137.

2. Voyez ïjy cf. Sale's Koran, p. 451, cf. 367.
 
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