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coup d'oeil rétrospectif sur l'agriculture, etc.

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Tout avait été vu, noté, jugé, en Basse, en Moyenne et en
Haute Egypte, dans le Fayoum, dans la vallée des lacs Natroun
el jusque dans la presqu'île du Sinaï.

On rencontre tout d'abord dans ces mémoires une préoccupation
constante de ne rien laisser échapper à l'observation, et de décrire
avec une exactitude rigoureuse et une abondance de détails qui,
à distance, paraît superflue. Mais, insensiblement, le ton se hausse,
l'horizon s'élargit, le débat s'élève; un coin soulevé de l'épais
rideau qui cache encore l'antiquité égyptienne nous laisse entrevoir
le passé; de cette comparaison la pensée se dégage enhardie, et
un rapide éclair, perçant la brume des années, nous fait nettement
percevoir ce que l'avenir peut être, ce qu'il sera en réalité.

Vous pensez bien, en effet Messieurs, que si les travaux des
savants venus alors en Egypte, n'avaient été que descriptifs, en
ce qui concerne l'agriculture et l'industrie telles que les laissaient
les Mamelouks, ils seraient aujourd'hui d'un très médiocre intérêt
rétrospectif, et serviraient seulement à souligner, dans les annales
du pays, une phase de dépression misérable.

L'agriculture, à proprement parler, n'existait pour ainsi dire
pas, ou du moins n'existait plus. Si, dans la nomenclature des
plantes cultivées, nous reconnaissons les noms avec lesquels Ma-
krizi nous a familiarisés etque nous retrouvons encore aujourd'hui,
il s'en faut de beaucoup que les surfaces mises en culture, et les
rendements, répondent à l'attente d'un économiste et justifient
les traditions anciennes. Nous sommes bien loin de l'époque
pharaonique, plus loin encore de l'époque des Califes.

On cultive l'orge, les fèves, le blé, le maïs, le sorgho, le lupin,
la lentille, le pois-chiche, le riz, le chanvre, le lin, lu coton, le
colza, la laitue, le sésame, le carthame, le trèfle, le fenu-grec,
la gesse, le pois-des-champs, le tabac, la canne à sucre, les oignons,
les pastèques, les melons, les roses, la vigne et nombre de plantes
potagères ;> mais à part ce qui se cultive sans peine dans la boue
du Nil, après l'inondation, les quantités ensemencées Suffisent à
peine aux besoius locaux, si restreints qu'ils soient. Telle région
n'est cultivée que sur la moitié de son étendue, faute de moyens
de culture. Telle autre, sur 10,000 feddans, ne se prête pas à plus
de 80 à 100 feddans de culture d'été.
 
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