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Biller, Thomas
Haut-Koenigsbourg — Paris, 1996

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https://doi.org/10.11588/diglit.4737#0013
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9. D'après les inventaires
du XVI' siècle, la chambre

à coucher se trouvait à l'endroit
des chenets, c'est-à-dire de la
cheminée. Dans cette aile sud
du logis, plus confortable, les
chambres à coucher étaient
pourvues de latrines et elles
étaient accessibles en enfilade,
soit par l'intérieur soit par la
galerie extérieure.

10. Les vitraux d'Edouard Stritt,
dans la chapelle, sont ornés,

à gauche, des armes des
Hohenzollern et, à droite, de
celles, entourées du collier
de la Toison d'or, de Maximilien,
roi des Romains.

Le déclin aux XVI0 et XVII" siècles

Le château est alors confié à un capitaine, à
la tête d'une vingtaine d'hommes. Mais en
1533, l'Autriche le cède à des nobles du Pala-
tinat, les Sickingen, toujours dans l'espoir
illusoire d'éviter les frais. Le climat monta-
gneux rend en effet l'entretien coûteux: il n'est
question que de problèmes d'étanchéité et
de dégâts causés par le vent et la neige. Par
ailleurs, la puissance de l'artillerie augmentant
sans cesse, le château ne peut garder sa
valeur stratégique qu'au prix de modernisa-
tions constantes, parmi lesquelles le dérase-
ment du donjon (avant 1557) et la construc-
tion de la tour du puits (après 1557) et du
bastion en étoile. Or, les Sickingen, sachant
que le gage peut leur être racheté à tout
moment, ne sont guère disposés à y investir
et l'Autriche est obligée de les subventionner.
Malgré cela, le château se dégrade. En 1606,
un nouvel engagiste le trouve quasi vide, et
dans un état déplorable. Il procède aux répa-
rations les plus urgentes, mais devant l'iner-
tie des Habsbourg, les choses en restent là.
Les Suédois, qui ont envahi l'Alsace en 1632,
se trouvent face à une forteresse délabrée et
mal équipée. Il leur faut pourtant cinquante-
deux jours pour s'en emparer, ce qui est fait
en septembre 1633. Un mois après, un incen-
die fortuit la détruit définitivement.

Le destin d'un château fort

Au début du XXe siècle, Bodo Ebhardt a célé-
bré le passé d'un château qui aurait «attiré tour
à tour les Hohenstaufen, les Habsbourg et les
Hohenzollern». En réalité, le rôle historique de
Hohkoenigsburg est modeste. Certes, c'est
sur lui que repose, au XIIe siècle, la puissance
des Staufen en moyenne Alsace. Mais vers
1200, ce n'est déjà plus qu'un château parmi
les quelque trois cent cinquante appartenant
à cette dynastie. Et surtout, lorsque la forteres-
se leur échappe, elle n'est plus occupée que
par de petits seigneurs dont les horizons ne
dépassent guère l'Alsace et pour qui ce
château est trop grand. C'est parce qu'ils ne
peuvent pas le moderniser qu'il est pratique-
ment resté dans son état roman jusqu'en
1462. Sa reconstruction lui assure pour un
temps une importance à l'échelle régionale.
Mais pour les Habsbourg, accaparés notam-
ment par le péril turc, l'Alsace est secondai-
re, d'autant que le danger palatin disparaît
après 1504 et que la France ne menace pas
directement la région avant les années 1630.
C'est pourquoi ils renoncent à moderniser le
château qui, au moment voulu, n'est plus alors
en mesure de jouer un rôle décisif. B. M.
1. On écrit Koenigsburg du XIIe au XVe s. et Hoh-
koenigsburg à partir du XVe s. Haut-Kœnigsbourg
est la graphie francisée utilisée de nos jours.

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